Aïssatou ‘’Cœurs brisés’’: «On m’a longtemps jugée sur mon physique, mais…»
jeudi 9 octobre 2025 • 2431 lectures • 0 commentaires
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iGFM – (Dakar) Fille du mythique DJ Edouardo et de la charismatique Marie Avril, Liliane Maroun a grandi dans la lumière avant de choisir la sienne. Actrice, top model et désormais podcasteuse, elle trace une trajectoire assumée, entre héritage et affirmation de soi. Rencontre avec une jeune femme forgée par les projecteurs, mais qui a appris à briller autrement.
Vous êtes la fille de deux figures connues, DJ Edouardo et Marie Avril. Comment avez-vous vécu le fait de grandir dans une famille avec des célébrités ?
Cela a toujours été mon quotidien. Pour moi, c’était naturel d’avoir des parents connus et sollicités. Cette réalité m’a préparée très tôt à la célébrité et à ses revers. Il y a, d’un côté, la reconnaissance, le respect pour le talent de l’autre, les critiques, les rumeurs, la méchanceté gratuite. Être «fille de», c’est aussi être sous les feux des projecteurs. J’ai donc appris à me construire une armure, tout en tirant de cette expérience la maturité nécessaire pour évoluer dans ce milieu exigeant.
Avez-vous senti tôt que vous suivriez une voie artistique ou médiatique ?
À la base, je voulais devenir hôtesse de l’air, comme mon père, qui était steward. Ensuite, j’ai pensé au journalisme. Mais j’ai fini par comprendre que je m’épanouissais davantage dans la création, dans l’artistique. J’ai travaillé dans plusieurs entreprises, sans passion. C’est dans le cinéma que je me suis trouvée. Au fond, j’ai naturellement suivi la voie de mes parents. Ma mère était animatrice, actrice et mannequin, mon père, animateur, présentateur, acteur, maître de cérémonie et DJ. J’ai simplement pris un peu de chacun d’eux.
«Grandir dans une famille de célébrités m’a rendue consciente très tôt de la réalité du showbiz»
Quel regard portent vos parents sur votre carrière ? Sont-ils vos premiers soutiens ou vos premiers critiques ?
Ils sont mes premiers conseillers. Ils sont très présents et bienveillants. Ils me parlent beaucoup, me guident, me redirigent quand il faut. Leurs critiques sont souvent constructives, même lorsqu’elles sont dures. Grâce à eux, je suis devenue une battante, une perfectionniste, une femme qui aime le travail bien fait.
Comment décririez-vous l’enfance et l’éducation qui vous ont forgée ?
J’ai eu une enfance épanouie malgré le divorce de mes parents. Ils ont toujours veillé à ce que je reste stable. J’ai reçu une belle éducation, dans le respect de soi et des autres. Mes voyages m’ont ouvert l’esprit. J’ai appris la patience, la tolérance, le sens du partage, des valeurs qui m’accompagnent toujours.
Vous êtes top model et actrice en même temps. Comment arrivez-vous à concilier ces univers ?
Les deux métiers exigent de la passion, de la rigueur et une âme d’artiste. Être mannequin, c’est savoir incarner une direction artistique, être actrice, c’est habiter un personnage. L’un nourrit l’autre. Quand on aime ce qu’on fait, la frontière entre les deux disparaît.
Vous êtes établie en France. Que vous apporte la vie parisienne que vous ne trouvez pas ailleurs ?
Je venais souvent à Paris en vacances, mais y vivre m’a rendue autonome. Au Sénégal, j’étais entourée, assistée, choyée. En France, j’ai dû apprendre à tout faire seule, à gagner mon argent, à me débrouiller. C’est une école de vie. J’y ai trouvé un équilibre, une paix intérieure. Moins de pression sociale, plus de recul. Cela m’aide à me recentrer, à faire du sport, à réfléchir à mes projets.
«On m’a beaucoup sous-estimée parce qu’on ne me jugeait que par rapport à mon physique»
Comment avez-vous fait vos premiers pas sur les podiums ?
Déjà quand j’étais petite, j’adorais défiler devant le sapin de Noël. Ensuite cela s’est fait de fil en aiguille. Des photographes me contactaient pour des shootings, je suis devenue ambassadrice de marques. On m’a proposé des clips et des rôles dans des séries.
La presse insiste beaucoup sur votre physique et votre beauté. Est-ce une force ou parfois un poids ?
Dans la vie, il faut être reconnaissante de ce qu’on a et de ce que l’on est. Je rends grâce à Dieu pour ce qu’il m’a donné, mais j’ai longtemps souffert d’être jugée sur mon apparence. Petite, je faisais la Une pour des choses anodines, mais qui prenaient une autre dimension parce que j’étais «fille de…». On m’a beaucoup sous-estimé parce qu’on ne me jugeait que par rapport à mon physique. On me prenait juste pour une belle femme. On me réduisait à mes formes. J’ai donc dû travailler deux fois plus pour prouver que mes opportunités venaient de mon talent, pas de mon corps. Cela m’a forgée. Aujourd’hui, je fais la part des choses entre la presse sérieuse et celle à scandales. Même si les critiques blessent parfois, elles ne m’atteignent plus. Après tout, même Dieu ne fait pas l’unanimité.
Quelle est votre relation avec l’image et les réseaux sociaux, qui vous exposent énormément ?
Mes pages sont ma vitrine professionnelle. J’y partage mes projets, mes expériences, mes collaborations. Je suis à l’aise avec cette exposition. C’est aussi grâce à cela que je vis de mon image.
Avez-vous déjà ressenti de la pression ou des jugements liés à votre physique ?
Toute ma vie ! J’ai grandi et mon corps s’est développé. Petite, j’étais très précoce, donc les gens ont émis beaucoup de jugements sur mon physique. Moi, je m’accepte comme je suis. J’ai toujours ressenti cette pression liée à mon physique. À une époque, la minceur était la norme, et j’ai essayé d’y correspondre. Aujourd’hui, les rondeurs africaines sont valorisées. Cela prouve qu’il ne faut pas suivre les tendances, mais rester soi-même. Le plus important, c’est de s’accepter telle qu’on est. Après, libre à chacun de faire ce qu’il veut de son corps.
Vous avez marqué le public dans le clip I’m in Love de Wally Seck et dans un clip de Dadju. Qu’est-ce que ces expériences vous ont appris ?
C’était un honneur déjà. Dadju est une personne très gentille, riche humainement et de talentueux. J’ai eu du plaisir à travailler avec pour ce clip qui était très symbolique pour lui car c’était son premier album solo. En plus, les projets de Dadju dans lesquels j’ai fait partie, constituaient trois sons de son album. C’était comme une mini-série où j’avais un rôle principal à jouer. Et cela me faisait plaisir de faire partie d’un mouvement où, une femme noire était choisie car avant, c’était plus les femmes claires, caucasiennes ou métisses qui étaient mises en avant. Je le remercie encore pour ça. Pour ce qui est de Wally Seck, c’est une figure emblématique au Sénégal. Il a un talent hors-pair et je le considère comme un grand-frère grâce à ses qualités humaines. C’était aussi un grand plaisir de prendre part à son clip.
Comment s’est passée la rencontre avec ces chanteurs ?
Pour Wally, il est proche de mes parents et je l’ai connu dans ces circonstances. Dadju lui, c’est un ami. On a discuté de son projet via une agence.
Était-ce un tremplin pour vous ou simplement une expérience artistique de plus ?
A l’époque, j’étais étudiante. Donc, je vais dire que c’était un à-côté. Je le faisais aussi pour le plaisir, donc une expérience artistique de plus.
«Aïssatou, dans Cœurs brisés, c’était moi dans un autre monde»
Plus récemment, vous avez incarné Aïssatou dans la série Cœurs brisés. Comment avez-vous abordé ce rôle ?
C’était le rôle le plus agréable à faire parce que c’était celui qui me ressemblait le plus. J’ai le même wolof dans la vie de tous les jours, le même caractère, la même jalousie, la même sensibilité, le même amour pour mes proches. Aïssatou, c’était vraiment Liliane, dans un autre monde, avec une nouvelle histoire et j’ai pris plaisir à le faire. C’est ma meilleure expérience dans le cinéma et celle qui a le plus impacté dans ma vie et ma carrière positivement.
«Je ne me résume pas à “la belle fille de…”»
Craignez-vous d’être enfermée dans l’étiquette de «belle fille de…» ou de «visage de clips» ?
Cette étiquette, je l’ai portée, mais je n’en ai jamais fait un fardeau. Mon défi, c’est de prouver que je suis plus que cela. Je travaille d’abord pour moi, pour la femme que je veux devenir, pas pour l’image qu’on se fait de moi.
Quels sont les rôles ou les projets qui vous attirent pour l’avenir ?
Je développe actuellement «Wakhtane ak Lilly», un podcast où je parle de sujets qui touchent tout le monde, avec un ton libre et réfléchi. J’ai aussi plusieurs projets cinématographiques à venir. Mon objectif est de devenir une femme d’affaires accomplie, capable d’impacter positivement les autres.
À quoi aimeriez-vous que l’on pense quand on prononce le nom Liliane Maroun dans quelques années ?
A une femme déterminée, battante et travailleuse…
Qui est Liliane quand les projecteurs s’éteignent ?
Je suis sensible, très protectrice à l’égard des gens qu’elle aime, à la limite possessive, très ouverte d’esprit, pas du tout dans le jugement, correcte et polie.
Comment vos proches vous perçoivent-ils, loin de la Liliane publique ?
Je ne change pas et je suis toujours la même. C’est ce qu’ils me disent tout le temps et cela me touche beaucoup.
Quelle est la plus grande leçon que vous ayez apprise depuis vos débuts ?
La patience ! Avec la patience et le temps, le Bon Dieu nous donne toujours ce que l’on mérite, au bon moment.
Quel est le sacrifice le plus marquant que vous ayez consenti pour cette carrière ?
C’est le temps. Rien que pour le tournage d’une série ça peut prendre six mois. C’est un sacrifice mais cela en vaut la peine quand on fait ce que l’on aime…
MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU
Publié par
Mame Fama GUEYE
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