Contribution: Babacar Ndiogou dénonce "le gaspillage des fonds publics pour les fêtes au détriment de l’éducation à Kaolack"
samedi 14 juin 2025 • 300 lectures • 0 commentaires
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23 heures
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Gestion des Priorités budgétaires à Kaolack : Fêtes Subventionnées, Écoles élémentaires négligées, la Petite enfance Délaissée Il faudrait réduire significativement les fonds, actuellement destinés à des aides alimentaires ponctuelles à l’occasion des fêtes de Tabaski et de Korité, et les réorienter vers le secteur de l’éducation, dont l’état est particulièrement préoccupant et alarmant.
Si nous acceptons de faire des sacrifices aujourd’hui en investissant dans l’éducation de nos enfants et en les mettant dans de très bonnes conditions d’apprentissage pour assurer leur réussite scolaire, nous aurons demain moins besoin de les assister en aide alimentaire, ni à eux ni à leur famille. Ce sont eux qui prendront en charge leurs proches et seront les acteurs de la création de richesse dans notre pays.
Les actions sociales, l’entraide et la solidarité constituent des piliers fondamentaux qui sous-tendent le socle de notre société. À ce titre, elles doivent être encouragées et promues afin d’assurer une assistance effective aux personnes en situation de vulnérabilité. À l’occasion des fêtes de Tabaski ou de Korité, certaines mairies débloquent souvent des montants conséquents pour soutenir les populations démunies et venir en aide, soi-disant, aux plus nécessiteux. Cependant, ces budgets sont fréquemment utilisés pour l’achat de denrées alimentaires, lesquelles sont ensuite distribuées selon un ciblage rarement objectif.
En effet, sur la page Facebook de la Mairie de Kaolack, il a été publié le 27 mars 2025 que la mairie a réceptionné des produits alimentaires d'une valeur de 20 millions de FCFA pour aider la population à l'occasion de la fête de la Korité. Sur cette même page, une autre publication en date du 3 juin 2025 indique qu’un montant de 30 millions de FCFA a été dépensé pour l'achat de denrées alimentaires destinées à la population comme soutien à la Tabaski. Ce geste peut être considéré comme une démarche de générosité et de solidarité visant à voler au secours des personnes qui ne disposent d'aucun revenu.
Toutefois, en y regardant de plus près, beaucoup de questionnements s'imposent, notamment concernant l'efficacité et la cohérence de ces dépenses ainsi que les critères de ciblage des bénéficiaires. Quels sont les critères de sélection des personnes bénéficiaires ? Ces personnes figurent-elles dans la base de données du Registre National Unique (RNU) ? Il nous a été rapporté, par ailleurs, que des demandes d'aide pourraient être déposées auprès de la mairie. D'aucuns disent que ce sont les délégués de quartiers qui choisissent les bénéficiaires dans leurs quartiers. Sur quelle base objective et rationnelle se réfèrent-t-ils pour identifier les familles ou personnes vulnérables dans leur quartier ? Ceux qui en ont réellement besoin recevront-ils ces aides alimentaires, ou bien s'agit-il d'un partage asymétrique dirigé majoritairement vers une cible spécifiquement identifiée?
Souvent, certains se plaignent de ne pas avoir reçu leur part, car se considérant comme des ayants droit. Est-il cohérent de consacrer d'importants montants uniquement à la distribution de vivres lors des fêtes de la Tabaski et de la Korité ? Plutôt que d’investir dans des aides ponctuelles, ne vaudrait-il pas mieux diriger une part importante de ces ressources vers l’éducation, un secteur pourtant en grande difficulté ? Il nous est très facile de dépenser des millions à l’occasion d’une journée de fête, mais lorsqu’il s’agit de la situation de nos établissements d’enseignement, nous fermons les yeux, ignorant délibérément les conditions dans lesquelles nos jeunes enfants apprennent.
En effet, les cases des tout-petits, les garderies, les écoles maternelles, les classes préscolaires préparatoires ainsi que les écoles primaires dans la commune de Kaolack manquent cruellement de tout. Nos enfants âgés de 6 à 13 ans passent une durée minimale officielle de six ans dans le cycle élémentaire, souvent dans des établissements vétustes et dans un état de délabrement avancé. Les espaces d’apprentissage dans la commune sont pour la plupart désuets et abandonnés. Les murs de nombreuses salles de classe sont délabrés, la peinture est complètement détériorée, laissant régner une atmosphère sombre et peu accueillante à l’intérieur. Dans plusieurs cas, les toitures sont endommagées, laissant pénétrer les rayons du soleil dans les classes, ou provoquant des fuites d’eau pendant la saison des pluies, ce qui endommage le matériel scolaire (tables-bancs, livres, cahiers et armoires).
À cela s’ajoute la dégradation des tableaux, déficit de tables-bancs et l’absence du confort minimum requis. Par ailleurs, les conditions de travail dans les salles souvent surchargées sont si difficiles qu’elles n’offrent ni envie ni motivation aux enseignants pour faire leur travail convenablement. De plus, certaines écoles ne disposent même pas de portail d'entrée, exposant ainsi les enfants à divers dangers extérieurs. De surcroît, certains établissements manquent d’accès à l’eau potable, et d'autres ne disposent même pas d’installations de toilettes suffisantes.
En période de canicule, les élèves souffrent énormément de la chaleur accablante dans des salles dépourvues de ventilateurs ou de toute forme de climatisation. Ils sont ainsi contraints d’apprendre dans une chaleur insupportable, ce qui nuit considérablement à leur concentration et à leur performance scolaire.
D'après les données de l'ANDS en 2023, la commune de Kaolack (IEF Kaolack com) disposerait de 52 établissements d'enseignement élémentaire publics. En général, une école primaire est composée de 12 salles de classe au maximum, certaines en ont moins. Ainsi, on devrait avoir au maximum 624 salles de classe au niveau élémentaire dans la commune de Kaolack. Si l'on installe deux ventilateurs plafonniers par classe, on aurait besoin de 1 248 ventilateurs. Au prix unitaire de 20 000 FCFA, il faudrait un montant de 24 960 000 FCFA pour l'acquisition du matériel. Les frais d'installation et de câblage ne devraient pas dépasser 5 millions de FCFA au total. Ainsi, avec moins de 30 millions de FCFA, il serait tout à fait possible d'équiper presque toutes les salles de classe des établissements élémentaires avec des ventilateurs plafonniers et mettre les élèves dans des conditions agréables d’apprentissage.
En outre, La réfection complète d’un tableau noir, incluant l’enduit, la peinture ardoisine et la main-d’œuvre, ne devrait pas excéder 120 000 FCFA. Avec une enveloppe de 10 millions de FCFA, il serait donc possible de remettre à neuf les tableaux noirs d’au moins une centaine de salles de classe à Kaolack.
Avec les contraintes de mobilisation de ressources et le budget insuffisant de la commune au regard des exigences d’investissement, il est primordial de rationaliser les dépenses et de les réorienter dans les secteurs prioritaires engendrant un impact positif, concret et durable. Or, la méconnaissance des réelles priorités et des urgences freine considérablement le développement au sein des collectivités territoriales.
Une véritable politique sociale ne doit pas se limiter à satisfaire les besoins alimentaires en une journée de fête, elle s'attaque aux racines de la pauvreté et lutte sérieusement contre l'exclusion sociale. Cela inclut également l'accès à une éducation de qualité dans des conditions appropriées.
Un tiers des montants dégagés pourrait être utilisé pour soutenir les personnes en situation de handicap, ainsi qu’aux chefs religieux, particulièrement sollicités lors des fêtes comme la Tabaski et le Korité. Et les deux tiers restants pourraient servir à financer le secteur de l’éducation, notamment pour améliorer les conditions d’enseignement au niveau préscolaire et élémentaire.
Publié par
Birame Ndour
editor
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