Affaire Ibrahima Dramé : L'ex-commandant de la gendarmerie face à la justice pour menaces et atteinte à la sûreté de l'État

vendredi 5 décembre 2025 • 1274 lectures • 2 commentaires

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Affaire Ibrahima Dramé : L'ex-commandant de la gendarmerie face à la justice pour menaces et atteinte à la sûreté de l'État

L'ancien commandant de la gendarmerie, Ibrahima Dramé, a comparu hier devant le tribunal correctionnel de Dakar, dans une affaire l’opposant au Général Moussa Fall et à deux autres officiers supérieurs de la Gendarmerie nationale. Accusé de menaces de mort, outrage à agent et atteinte à la sûreté de l'État, il risque jusqu'à trois ans de prison ferme, suite au réquisitoire du procureur.

Dramé, qui a passé 22 mois en détention provisoire après son arrestation le 24 février 2024, a assumé l'envoi des messages incriminés dans lesquels il menaçait ses supérieurs. Lors de son interrogatoire, il a justifié ses actions par un ressentiment envers ses collègues, notamment le général Moussa Fall. "Ce dernier m’a fait condamner par un tribunal non habilité, et il a fait annuler ma radiation de la gendarmerie par une procédure irrégulière", a-t-il expliqué, précisant qu’un conseil d’enquête irrégulier avec seulement cinq membres l’avait écarté de ses fonctions. Selon lui, le général Fall aurait aussi favorisé un commandant moins expérimenté, mais proche de lui.


Concernant le message controversé envoyé à Moussa Fall, Dramé a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une menace, mais plutôt d’une manière de faire comprendre au général qu'il connaissait sa famille, ayant vécu avec elle à la caserne de Faidherbe. "Je lui ai envoyé ce message pour lui dire que je n'étais pas d’accord avec ses actes, mais ce n’était pas une menace. Je l'ai informé que je retournais en Casamance, et c'était une façon de lui signifier ma colère", a-t-il détaillé.


Dramé a également exprimé son mécontentement envers le colonel Cheikh Faye, qu'il accuse d’avoir exécuté un ordre illégal en l'arrachant de la salle d'examen pour l’arrêter. "Je lui en ai voulu car il a obéi à un ordre injuste", a-t-il expliqué, précisant que le colonel avait été son binôme à l'école.


Devant le tribunal, les deux officiers supérieurs, les colonels Abdou Mbengue et Cheikh Faye, ont été présents pour témoigner. Mbengue a confirmé avoir reçu un message de Dramé, mais a précisé qu’il n’avait pas porté plainte contre lui et s’est désisté de sa constitution de partie civile. "Quand j’ai reçu le message, j’ai eu de la compassion pour lui, je ne me suis pas senti menacé. Il est comme un petit frère pour moi", a-t-il déclaré.


Le colonel Faye, pour sa part, a indiqué qu'il ne se constituait pas partie civile, se limitant à son rôle de témoin dans cette affaire.


Dans son réquisitoire, le procureur a demandé une peine de trois ans de prison ferme contre Ibrahima Dramé. "Vous devez reconnaître la gravité des faits et demander pardon. Ce sont des accusations sérieuses, ne les minimisez pas", a-t-il insisté.


De son côté, l'avocat de la défense, Me Emmanuel Diatta, a souligné que la procédure semblait suspecte, notamment le fait que la gendarmerie ait porté plainte dans cette affaire, et surtout que le général Moussa Fall n’ait jamais été entendu. Il a demandé au tribunal de déclarer la procédure irrecevable, invoquant l'absence d'une base juridique solide pour la poursuite de son client.


Aida Gassama ( stagiaire)


 

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Hawa Signaté

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