Conflit foncier à Bambilor : la famille de Diallo “Pithie” accuse la CDC de spoliation

dimanche 19 octobre 2025 • 2882 lectures • 0 commentaires

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Conflit foncier à Bambilor : la famille de Diallo “Pithie” accuse la CDC de spoliation

Un grave différend foncier oppose la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) à la famille du défunt homme d’affaires Diallo “Pithie”, exploitante depuis plus de quarante ans d’une vaste assiette foncière à Bambilor. Selon nos confrères de PressAfrik, les héritiers dénoncent un “forcing” de la CDC qui chercherait à s’approprier leurs terres pour combler un déficit dans la livraison de parcelles issues d’un projet immobilier.

La tension a culminé jeudi avec l’expulsion des gardiens du site, avant que la gendarmerie n’interrompe, samedi, une conférence de presse organisée par la famille. Six membres des héritiers ont été interpellés, rapporte la même source.


Abou Diallo, l’un des fils du défunt, accuse la CDC d’avoir soudainement revendiqué la propriété du terrain que sa famille exploite depuis plus de quatre décennies. « Un bon jour, la CDC débarque pour dire que cette assiette lui appartient, alors que nous disposons de documents légaux signés par la mairie depuis les années 1980 », a-t-il déclaré.


Selon lui, cette manœuvre serait liée à un “gap foncier” dans un projet de lotissement lancé par la CDC en 2019 à Bambilor. « La CDC devait livrer plus de 4 400 parcelles, mais elle n’en a fourni qu’un millier environ. Il reste près de 3 000 parcelles à livrer, et elle tente aujourd’hui de les récupérer en s’accaparant les terres d’autrui, avec l’appui de certains lobbys étatiques », a-t-il soutenu dans des propos repris par PressAfrik.


Toujours selon la même source, l’affaire a pris une tournure tendue jeudi dernier, lorsqu’une unité de gendarmerie a mené une opération d’expulsion musclée sur le site. « Un commandant est arrivé avec une dizaine de pick-up pour déloger nos gardiens, alors même que la DESCOS avait exigé la suspension des travaux », relate Abou Diallo.


La tension est montée d’un cran samedi matin, lorsque la conférence de presse organisée par la famille sur ses propres terres a été interrompue par les forces de l’ordre. « La gendarmerie a mis fin à notre conférence et arrêté six membres de la famille, dont trois fils de Diallo “Pithie”. Pourtant, il s’agissait d’une propriété privée », a-t-il dénoncé.


Les héritiers, qui revendiquent la propriété légitime de 112 hectares, affirment ne pas baisser les bras. « Nous continuerons le combat, car il s’agit du patrimoine de notre père », assure Abou Diallo, tout en évoquant de possibles complicités au sein de certaines structures étatiques, notamment au cadastre et aux impôts et domaines.


De son côté, Assi Diallo, fille du défunt, a lancé un appel pressant à l’État. « Nos champs de papayes, d’arachides et de citronniers ont été détruits, souvent de nuit, par des tracteurs. Nous demandons simplement qu’on nous rende nos terres. Nous sommes des Sénégalais et nous voulons la justice », a-t-elle déclaré, se disant “prête à mourir pour défendre l’héritage de son père”.


Selon PressAfrik, la famille Diallo “Pithie” espère désormais une médiation du chef de l’État et un arbitrage de la justice sénégalaise pour trancher ce dossier qu’elle qualifie de “spoliation foncière flagrante”. La CDC, pour l’heure, n’a pas encore réagi officiellement.

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Publié par

Birame Ndour

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