Dr Ousmane Ndiaye : « L’économie paie le prix des inondations urbaines » ( Entretien avec Youssouph Bodian)

mercredi 25 juin 2025 • 216 lectures • 0 commentaires

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 Dr Ousmane Ndiaye : « L’économie paie le prix des inondations urbaines » ( Entretien avec Youssouph Bodian)

En marge du troisième jour du Forum ClimSA-SEWA qui se tient à Windhoek, en Namibie, le Dr Ousmane Ndiaye, Directeur Général du Centre africain pour les applications météorologiques au développement (ACMAD), a accordé un entretien à notre envoyé spécial, Youssouph Bodian. Il y revient sur les enjeux d’accès aux données climatiques et leur intégration dans les politiques publiques africaines.

Dr Ousmane Ndiaye, Directeur Général du Centre africain pour les applications météorologiques au développement (ACMAD)


Pouvez-vous nous présenter l’ACMAD et ses principales missions sur le continent africain ?


L'ACMAD, c'est le Centre africain pour les applications météorologiques au développement basé à Niamey au Niger. Il a été créé par les États pour répondre à un besoin spécifique, parce que dans les années 70, il y avait beaucoup de sécheresses. Il fallait que l'Afrique propose une réponse à cela. La réponse a été institutionnelle, c'est-à-dire au niveau continental, il fallait créer un centre qui s’occupe de ces questions-là en relation avec la variation climatique, les déserts, les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur, les poussières, etc. Mais qui est un peu dans l'interface, la recherche et l'application. Nous ne sommes pas un centre de recherche pure, mais on est en train de chercher la meilleure technologie qui est disponible en matière de climat. On n'est pas un centre qui va faire des choses opérationnelles sur le terrain dans les pays, parce que ça, c'est le mandat des services météos, mais on les accompagne, on essaye de voir des produits qui sciés et assurer un l'échange entre les pays africains. Si on développe l'échange entre les pays africains, on peut vraiment développer le service météorologique. Il y a des centres qui sont très avancés, qui font de très bonnes choses.


L'union africaine a réuni ici Windhoek, différents experts et des organisations pour parler d'informations climatiques. Comment cette information est produites ? À quoi elle sert ?



L'information climatique est très importante. C'est ce qui permet aux décideurs de prendre la meilleure décision éclairée par l'information climatique. Comment c'est créé par les données ? On a cette chance d'avoir des services météos qui mesurent les données depuis longtemps. Il y a des services météos comme le Sénégal qui mesurent depuis 1800 parce que c'était la capitale de l'AOF. Ils ont donc cet avantage d'avoir beaucoup de données. Et maintenant, ils mesurent toutes ces données-là, ils les gardent, ils les analysent pour permettre aux gens, de construire des routes, par exemple, quel est le dosage qu'il faut mettre et que cette route-là va résister à des catastrophes. Pour développer un système, un programme agricole sur 10 ans, comment les précipitations vont évoluer d'ici dix ans, etc. Les questions de vagues de chaleur, etc. Donc, il est clair sur tous les temps, sur toutes les échelles. Commençons d'abord par l'échelle la plus courte qu'on appelle now casting. Aujourd'hui, s'il y a une pluie, quand est-ce que la pluie va s'arrêter ? S’il y a une pluie éminente qui est là avec les vents, etc.


Et ainsi, tu vas prendre une décision qui est intelligente face au climat. L'agriculture est un exemple avec qui on travaille beaucoup. Donc, l'information climatique est produite à partir des données et des modèles.


Qu'est-ce que le projet ClimSa pourrait apporter de plus dans la vulgarisation de l'information climatique ?


Ce projet ClimSa a été financé par l'Union Européenne à travers l'Union Africaine et l'idée c'était comment faire pour améliorer la production de l'information climatique. Il y a des interlocuteurs au niveau continental comme nous. Il y a des interlocuteurs au niveau régional comme l’AGHRYMET, l'ICPAC et des pays. L'idée c'était de voir comment faire afin que l'information puisse transiter d'un niveau continental, qui permet de créer un peu l'environnement pour un échange entre les différentes parties. Le niveau régional qui permet d'appuyer les pays et les pays qui font la mise en œuvre. On essaie de voir comment le faire ? Qu'est-ce qu'il faudrait apprendre de cela et essayer de trouver les moyens ?


Aujourd'hui, le Climsa, c'est un projet qui a été une réussite dans certains secteurs, parce qu’il a permis de démontrer que l'information climatique a une valeur  ajoutée dans la prise de décision et même dans notre société.  L'agriculture, la sécurité alimentaire, la santé, etc.


 Un espace pour l'alerte précoce en Afrique (SEWA) a été lancé à Windhok, comment ça va se passer concrètement dans la mise en œuvre de ce programme?


Aujourd'hui, on est en train de vivre les changements climatiques. On a remarqué que les changements climatiques vont se traduire  par certains phénomènes hasards qu'on appelle les catastrophes que ce soit des inondations, des vagues de chaleur, des tempêtes de poussière, etc.


Ils vont être beaucoup plus fréquentes et beaucoup plus puissantes donc, il y a lieu de faire quelque chose puisque nos sociétés sont impactées.


Quand il y a des inondations dans nos villes, il y a un réel impact sur notre économie. On s'est dit que l'alerte précoce, est une solution pour nous les africains. Nous n’avons pas les moyens, ni les infrastructures. Nous n'avons pas les financements qu'il nous faut pour réagir rapidement quand il y a une catastrophe. Donc, ce qu'il faudrait faire pour nous, c'est de se préparer pour savoir à l'avance ce qui ça va arriver et essayer de faire le maximum pour l’éviter. C’est ce qu'on appelle l'alerte précoce. Et pour le moment, on est en train de voir comment le mettre en œuvre. D'abord, il y a des pays qui le faisaient, nous allons voir comment apprendre d'eux.  


Nous allons voir comment tous les acteurs qui travaillent avec l'IMSA, peuvent participer pour faciliter cela. Donc, aujourd'hui pour nous, il faudrait que les services météorologiques soient mieux équipés afin de pouvoir donner des alertes précises dans le temps et dans l'espace aux populations pour anticiper et éviter les chocs.


Par Youssouph Bodian

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Joe N. Marone

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