Macky Sall solde ses comptes avec Diomaye et Sonko

« Sous nos yeux, la République se dérobe », a dénoncé l’ex-chef de l’État, estimant que le pays vit « un temps nouveau, dominé par un type de pouvoir jamais expérimenté au Sénégal ». Macky Sall accuse le régime en place d’avoir « une addiction à la violence destructrice » et de fouler aux pieds « les valeurs de l’État de droit et les principes de la République ».

Dans ce message, l’ancien président, visiblement amer, déplore un « effondrement programmé » du modèle démocratique sénégalais, autrefois cité en exemple à travers le continent. Selon lui, le pays est désormais « dirigé par un parti-État », expression qu’il qualifie de « vieillerie politique » que l’histoire avait pourtant reléguée « au musée des horreurs ».

Macky Sall s’est par ailleurs défendu d’avoir laissé un bilan contestable, affirmant au contraire avoir légué un « formidable héritage » au peuple sénégalais. « Ni l’amateurisme, ni la haine revancharde ne pourront détruire ce que j’ai bâti », a-t-il martelé, sous les applaudissements de ses partisans.

Revenant sur la situation interne de son parti, l’ancien président a salué la résilience de l’APR depuis la perte du pouvoir, se félicitant que la formation conserve sa « jeunesse militante, ses femmes engagées et sa diaspora rayonnante ». Il a également annoncé la mise en place prochaine des secrétariats exécutifs départementaux, chargés de revitaliser les bases locales du parti.

Macky Sall appelle désormais à un renouveau politique fondé sur le rajeunissement, la féminisation et le rafraîchissement de la direction de l’APR. Il tend aussi la main à l’opposition, prônant une alliance large pour, dit-il, « fermer la violente parenthèse politique ouverte le 24 mars 2024 ».

Ce retour marqué de Macky Sall, plus de 18 mois après son départ du pouvoir, sonne comme le coup d’envoi d’une nouvelle bataille politique, dans un contexte où les tensions entre l’ancien et le nouveau régime ne cessent de croître.