Crise silencieuse au sommet : Cheikh Diba aurait tenté de démissionner, selon Jeune Afrique

mardi 9 décembre 2025 • 3279 lectures • 8 commentaires

Actualité 1 jour Taille

Une tension longtemps passée sous silence aurait ébranlé le cœur du dispositif économique du gouvernement. D'après des informations relayées par Seneweb, citant Jeune Afrique, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, aurait présenté sa démission il y a plusieurs mois, avant d'être finalement convaincu de rester.

Selon les révélations de Jeune Afrique, l'épisode remonte au moment où le Premier ministre Ousmane Sonko s'apprêtait à rendre public le premier rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), document phare ayant révélé l'existence de la fameuse « dette cachée ». Une démarche qui aurait alarmé
Cheikh Diba, ancien cadre clé du ministère sous Macky Sall.

Une source sénégalaise citée par le magazine explique : « Cheikh Diba avait présenté sa démission au Premier ministre lorsqu'il a appris que ce dernier voulait publier le rapport. Sonko a refusé, et le président Bassirou Diomaye Faye, très proche du ministre, l'a convaincu de rester. »

Le profil du ministre permet de comprendre l'ampleur du malaise. Ancien conseiller technique chargé du suivi du PSE en 2015, Cheikh Diba avait ensuite dirigé le Budget sous l'ère Macky Sall, avant d'être nommé coordonnateur du programme économique et financier convenu avec le FMI - une fonction cruciale à l'époque comme aujourd'hui.

Mais au-delà de cet épisode, Jeune Afrique rapporte d'autres accusations encore plus lourdes. Certaines sources interrogées estiment que des responsables issus de l'ancien régime, toujours en place dans l'appareil d'État, ralentiraient volontairement les négociations avec le FMI. Le ministre des Finances serait cité parmi ceux soupçonnés de freiner l'avancée des discussions.

« Il y a des blocages au sein de l'administration. Certains hauts responsables, déjà en fonction sous
Macky Sall, semblent ne pas avoir intérêt à ce que toute la lumière soit faite », confie une source au média panafricain, ajoutant que la « dette cachée » était connue de plusieurs cadres du pouvoir précédent.

Ces révélations, si elles se confirment, mettent en lumière les tensions internes d'un État en pleine recomposition et soulèvent des questions sur la capacité du gouvernement à avancer d'un même pas sur un dossier aussi sensible que celui de la transparence budgétaire et de la coopération avec le FMI.