Entre agressions, peur...Paco SÉNÉGAL REKK raconte sa péripétie à Kinshasa (ENTRETIEN)

De retour au pays, après avoir voyagé avec l'équipe dans un avion spécial, IGFM l'a accroché. Voix cassée, fatigue intense...Paco n'a pas reculé face aux questions de IGFM, malgré le sommeil puisque l'équipe est rentrée à Dakar vers 5h du matin. Entre agressions, peur et émotion à la fin (victoire des Lions), la mascotte raconte sa péripétie à Kinshasa.

Angola, Pointe-Noire, Brazzavile...Kinshasa

"J'ai quitté l'Angola pour la RD Congo. En Angola, j'y étais pour l'Afrobasket masculin. Puisque l'Angola n'est pas loin de la RD Congo, je me suis dit qu'au lieu de venir jusqu'à Dakar, mieux vaut quitter Luanda (capitale Angola) pour aller directement la RD Congo, c'était plus simple.

On devait voyager par la route, mais finalement, le président de l'association des Sénégalais d'Angola qui a acheté le billet d'avion pour qu'on passe par Kabinda (RD Congo). On remercie les Sénégalais qui sont là-bas. Après nous sommes allés à Pointe-Noire (Congo Brazzaville). J'étais avec Mamdou Fall (Fall drapeau), porte-drapeau de l'équipe nationale du Sénégal. Après leur levée de fonds, ils nous ont acheté des billets d'avion pour qu'on puisse rallier Brazzaville (Congo). Puisque le billet d'avion c'est 40.000 francs CFA, ils nous ont remis 80.000 francs CFA pour qu'on aille à Brazzaville. Après on a quitté Brazza pour rallier Kinshasa grâce à ces Sénégalais-là et surtout à l'ambassadeur."

Nommé féticheur par les Congolais 

"Lorsque nous sommes arrivés à Kinshasa, la rivalité a démarré puisque je m'habillais aux couleurs du Sénégal, vert-jaune-rouge. Certains congolais pensaient que j'ai été envoyé par le Sénégal. Pour eux, je suis le féticheur envoyé par le Sénégal.

Ils racontaient du n'importe quoi après, il y a eu des agressions à chaque fois qu'on sortait, devant l'hôtel et un peu partout où on allait. Mais lors de l'arrivée des lions à l'aéroport de Kinshasa, c'était dur. Il n'y avait pas assez de sécurité. C'est en ce moment que j'ai commencé à avoir peur. La police n'est pas neutre et à l'entraînement des lions j'ai senti cette peur aussi. Il n'y a pas d'électricité et c'est sale partout. Nous les Sénégalais, on doit remercier le bon Dieu."

Intervention militaire

"Nous sommes arrivés au stade à 11h, mais il y avait tellement de problèmes. Avant 13h, ils nous ont demandé de quitter le stade. Nous avons été assiégés alors que nous étions en train de mettre en place nos drapeaux là nous devions nous mettre pour supporter les Lions. 

Il a fallu l'intervention des militaires pour qu'on retourne à notre place, mais ces agresseurs voulaient intercepter l'équipe (Sénégal). On a vécu pire à Kinshasa, des moments très difficiles. Mais j'ai constaté qu'ils aiment leur pays. Les Congolais ont montré ce jour-là qu'ils aiment leur pays.

Par contre au Sénégal, les gens ne tiennent par le drapeau national. Pourtant, je sais comment mettre un place un tifosi au stade mais on ne m'a jamais laissé l'expérimenter dans un stade lors des matchs des lions. On ne m'a jamais donné l'occasion de le faire au stade Abdoulaye Wade. Mais on préfère critiquer et non encourager."