Après l’échec de l’emprunt de 400 milliards et cinq décrets d’avance - la Loi de finances rectificative devient inévitable
mardi 30 décembre 2025 • 151 lectures • 0 commentaires
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iGFM - (Dakar) Le 26 décembre dernier, l’État du Sénégal a essuyé un revers financier majeur : l’échec d’un emprunt obligataire de 400 milliards de FCFA, faute de souscripteurs suffisants sur le marché régional de l’UEMOA. Cet événement, loin d’être anecdotique, constitue un signal d’alerte sérieux sur l’état réel des finances publiques.
Dans le même temps, cinq décrets d’avance ont été pris en l’espace de trois mois, traduisant un recours répété à des mécanismes budgétaires d’urgence. Ces deux faits combinés posent une question centrale, incontournable et légitime : où sont les recettes annoncées par le gouvernement, notamment celles évoquées à l’issue du voyage du Premier ministre à Abu Dhabi ?
L’échec de l’emprunt : un fait, pas une opinion
Un emprunt obligataire rejeté pour insuffisance de souscription n’est jamais neutre. Il signifie, concrètement, que : les investisseurs jugent le niveau de risque trop élevé, les taux proposés ne compensent plus la perception du risque, ou que la crédibilité de la trajectoire budgétaire est fragilisée.
Dans tous les cas, cela se traduit par une perte de recettes immédiate : les 400 milliards attendus ne sont pas entrés dans les caisses de l’État.
Les décrets d’avance : un palliatif, pas une solution
Le décret d’avance est un outil légal, mais exceptionnel. Il permet d’ouvrir des crédits en urgence, sans créer de ressources nouvelles. Autrement dit, il ne finance pas l’État : il déplace la pénurie.
Leur multiplication sur une période aussi courte révèle : une tension aiguë de trésorerie,
l’absence de marges budgétaires réelles, et une difficulté à honorer certaines dépenses sans recourir à des procédures dérogatoires.
Quand le décret d’avance devient récurrent, il cesse d’être un outil d’exception pour devenir un symptôme de crise.
Les recettes promises : l’angle mort du débat
À l’issue du déplacement du Premier ministre à Abu Dhabi, des annonces ont été faites, laissant entendre l’existence de recettes nouvelles, d’investissements ou de financements imminents. Or, à ce jour :
aucune recette exceptionnelle n’a été budgétisée, aucun financement n’a été retracé dans l’exécution budgétaire, aucune information n’a été soumise au débat devant Assemblée nationale du Sénégal.
L’absence de traduction budgétaire signifie une chose : ces recettes ne sont pas encore des recettes, mais des projections, voire des intentions.
La Loi de finances rectificative : une exigence démocratique
Dans un contexte marqué par : un échec de levée de fonds, une perte de recettes avérée,
et un recours massif aux décrets d’avance, la Loi de finances rectificative (LFR) n’est plus une option politique, mais une obligation institutionnelle.
Elle seule permet : de constater officiellement les pertes de recettes, d’ajuster les dépenses à la réalité,
de rétablir la sincérité budgétaire, et de restaurer la crédibilité de l’État vis-à-vis des citoyens, des partenaires techniques et financiers, et des marchés.
Gouverner, c’est dire la vérité budgétaire
Une LFR n’est pas un aveu d’échec. C’est un acte de responsabilité, de transparence et de respect du Parlement. Refuser de la présenter, malgré des signaux aussi clairs, expose le pays à : une aggravation du déficit, un renchérissement futur du coût de la dette, et une perte de confiance durable.
Quand un État n’arrive plus à lever 400 milliards, multiplie les décrets d’avance et tarde à présenter une LFR, le problème n’est plus la dépense. Le problème, ce sont les recettes.
Publié par
Harouna Fall
editor
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