[Contribution] Nous ne pouvons nous permettre le luxe du désordre (Par Moussa Niang)
mercredi 5 novembre 2025 • 653 lectures • 0 commentaires
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21 heures
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La vie se transforme parfois en miroir impitoyable, reflétant nos contradictions, nos retards et nos promesses oubliées. Des événements récents illustrent parfaitement ce phénomène. Un ministre de l’Intérieur a été critiqué pour avoir tenté d’améliorer notre cadre de vie, tandis qu’un journaliste soupçonné de détournement de fonds publics a préféré la fuite à la justice.
L’émotion, la haine, la quête de visibilité et le corporatisme semblent avoir éclipsé la lucidité. Sommes-nous en train de nous tromper de combat ?
Le vautour, symbole de prédation et de ruse, nous a tendu un piège, et nous nous sommes précipités dedans. Prêt à tout, même à sacrifier sa propre famille, il cherche à échapper à la justice. Il tente de détourner l’attention de l’essentiel et a voulu convaincre la juridiction française que son extradition équivaudrait à une persécution. Il sait pertinemment que les journalistes sont toujours à la recherche d’exclusivités, que les politiciens en difficulté saisissent toutes les occasions de récupération politique et que les chroniqueurs ne sont intéressés que par la visibilité. Mais, comme le dit si bien la chanson du roi du Mbalax, « le soleil s’est soudainement levé à minuit ».
Ce désordre ambiant n’est pas seulement extérieur, il est aussi intérieur. Nous avons trop longtemps confondu liberté et dispersion, croyant qu’en laissant les choses aller, nous vivrions plus intensément. Il est temps de prendre conscience que le désordre est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre.
Toute tentative d’un nouveau régime d’instaurer une reddition des comptes est systématiquement sabotée par une élite obscure, déterminée à son échec. Dès le début de son premier mandat, Mr Sall s’était lancé dans cette voie, mais a fini par y renoncer sous la pression de cette même élite. Ironiquement, il a ensuite été critiqué pour son inaction face à la corruption.
Nous voulons une chose et son contraire.
Une chose est claire aujourd’hui : la crise actuelle trouve sa racine dans le problème de la dette. Comment comprendre une opposition qui se dit responsable, alors qu’elle marche aux côtés de ceux qui ont provoqué cette crise ? Où se trouve alors la cohérence dans nos principes ? L’objectif semble moins être de trouver des solutions que de faire obstacle à un pouvoir qui cherche à restaurer l’ordre établi.
Le désordre s’installe alors, tel un mal aimé. Or, le désordre nous épuise et nous détourne des vraies problématiques. Il draine notre énergie, trouble notre esprit et nous prive du calme nécessaire à la création et au sursaut national.
Il est regrettable que personne ne dénonce les invectives publiques, mais lorsque la justice s’en mêle, tout le monde se mobilise au nom de la « liberté d’expression ».
Je suis particulièrement scandalisé par le fait que la presse sénégalaise donne une tribune à des jeunes comme Assane Diouf, dont la notoriété repose sur l’insulte. Le critère d’accès à certains médias semble être la capacité à insulter le Premier ministre, et certains sont même payés pour cela.
Le régime en place dispose également de ses propres « insulteurs » sur les réseaux sociaux, prêts à affronter ceux de l’opposition. Ils sont parfois en possession de documents sensibles, estampillés « confidentiels », concernant certaines personnalités de l’opposition. L’origine de ces documents et la manière dont ils ont été obtenus restent un mystère. Et personne ne s’en occupe.
Abdou Nguer et Badara Gadiaga seront sans aucun doute libérés de prison en héros et présentés comme des modèles à suivre pour nos enfants. Ils figureront sur la liste des prochaines élections et pourraient même être élus députés, comme l’ont fait certains députés du régime actuel. N’est-ce pas là une stratégie de promotion très intelligente ? Voilà où nous en sommes aujourd’hui : ceux qui incarnent les anti-valeurs deviennent nos leaders de demain.
Nous ne pouvons nous permettre le luxe du désordre, car la vie n’a pas de bouton pause. Chaque jour mal organisé est un jour amputé de son potentiel. Chaque heure perdue dans le chaos est une heure volée à la paix et à la construction de soi et du pays.
Le monde avance vite. Les défis sont réels.
Pendant que nous sommes ici à nous chamailler, ailleurs, la concurrence est rude chez les jeunes dans les secteurs des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle.
Pour garder la maîtrise, il faut instaurer de la structure dans nos pensées, nos émotions et nos choix. Cela ne signifie pas être rigide, mais conscient : conscient de ce que nous voulons bâtir et de ce que nous devons éliminer pour y parvenir.
Nous devons tous nous unir pour lutter contre toutes formes de désordre, d’indiscipline et de corruption, quelles que soient leurs origines.
L’ordre n’est pas une obsession, mais une forme d’amour.
L’amour de soi, le respect du temps et le respect de la vie sont les piliers d’une existence harmonieuse. Ils nous invitent à placer chaque chose à sa juste place — dans l’espace, dans le cœur et dans l’esprit.
Créer un environnement ordonné autour de soi engendre un sentiment de paix intérieure. Dans cette quiétude, les idées s’éclaircissent, les décisions s’affirment et les rêves prennent forme. C’est là que naît la véritable liberté, celle qui découle non du chaos, mais de la maîtrise de soi et de son environnement.
Le désordre n’est pas une option viable lorsque la vie nous appelle à grandir et à réaliser nos rêves. Chaque jour est une page blanche, une opportunité d’écrire notre histoire avec intention et clarté. Faisons donc de l’ordre notre discipline, de la responsabilité notre guide et du travail notre force.
Moussa Niang
Publié par
Birame Ndour
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