Affaire des 125 milliards : ce que Farba Ngom a déclaré lors de son audition au fond au PJF

mardi 16 décembre 2025 • 2452 lectures • 3 commentaires

Actualité 9 heures Taille

Affaire des 125 milliards : ce que Farba Ngom a déclaré lors de son audition au fond au PJF

Entendu ce lundi par le Pool judiciaire financier (PJF), le député-maire des Agnam, Farba Ngom, a livré sa version des faits lors d’une audition au fond qui a duré plus de quatre heures. Une comparution marquée autant par la gravité des accusations que par l’état de santé préoccupant de l’inculpé, arrivé en ambulance depuis le pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec.

Face au collège des juges d’instruction, présidé par Idrissa Diarra, et en présence d’un représentant du parquet, Farba Ngom a choisi une ligne de défense frontale, axée sur la négation totale de tout lien avec les fonds publics et le rejet catégorique des accusations de détournement et de blanchiment.


Au cœur du dossier figure l’accusation de détournement de deniers publics portant sur plus de 31 milliards de francs CFA. Sur ce point, Farba Ngom s’est montré inflexible. Il a nié avoir bénéficié d’un quelconque virement du Trésor public ou d’un marché de l’État, allant jusqu’à affirmer ne pas connaître l’emplacement même du bureau du Trésorier général. Selon ses déclarations, aucune relation, directe ou indirecte, ne lierait ses activités aux finances publiques.


Pour étayer sa défense, il aurait même invité la justice à procéder à des réquisitions téléphoniques afin de démontrer qu’il n’entretient aucun contact avec des responsables du Trésor.


Flux financiers privés et traçabilité assumée
Interrogé sur les transactions financières jugées suspectes entre ses sociétés et celles de l’homme d’affaires Tahirou Sarr, Farba Ngom a rejeté toute idée de blanchiment. Il a insisté sur le caractère parfaitement traçable des mouvements incriminés, soulignant que les flux évoqués se sont faits par virements bancaires et chèques, dans un cadre qu’il qualifie de strictement privé et légal.


Selon lui, cette transparence exclut toute tentative de dissimulation ou de manœuvre frauduleuse.


L’élu des Agnam a également réfuté toute relation financière ou personnelle avec Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall. Il a affirmé n’avoir jamais traité avec lui, ni avec la société Woodrose, dont il dit ignorer jusqu’à l’existence avant l’éclatement de cette affaire. Il soutient n’avoir rencontré certains co-inculpés qu’après son incarcération à la prison de Rebeuss.


Selon ses avocats, l’audition a été rendue particulièrement difficile par l’état de santé de Farba Ngom. Des pauses fréquentes auraient été nécessaires en raison de difficultés respiratoires et de malaises, obligeant le juge à suspendre l’interrogatoire à plusieurs reprises pour lui permettre de prendre ses médicaments.


Malgré cette fragilité, ses conseils assurent que leur client a tenu à répondre à l’ensemble des questions qui lui ont été posées.


Un point retient particulièrement l’attention de la défense : bien que le détournement de deniers publics soit au centre de l’inculpation, aucune question précise relative au Trésor public n’aurait été abordée en profondeur durant l’audition. Une anomalie que les avocats de Farba Ngom estiment révélatrice de la faiblesse du dossier sur ce volet précis.


À l’issue de sa comparution, Farba Ngom a été reconduit au pavillon spécial. La procédure se poursuit avec la suite des auditions, notamment celle de l’homme d’affaires Tahirou Sarr, attendue dans les prochains jours.

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Publié par

Birame Ndour

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