Campagne rizicole au Sénégal : des récoltes record renforcent la souveraineté alimentaire

L'indicateur d'une campagne réussie. Du riz est visible même jusqu'aux rives de la route nationale. Une image qui atteste des bons rendements des agriculteurs de la vallée du fleuve Sénégal.  L'effet est tangible. Les unités artisanales de décorticage restent en permanence occupées. « Le riz a été recherché pendant deux jours puis décortiqué. » C'est que les femmes sélectionnent par le biais d'un tamisage. Les femmes ne se plaignent pas de ce travail, car elles en tirent avantage. « Tout est fonction du nombre de sacs décortiqués », confirme Médoune Hann, rizier dans une unité de décorticage artisanale à la RTS.

« Nous procédons au tamisage une fois le décorticage effectué. » Il nous arrive parfois de rester tard le soir pour empaqueter ces sacs de 25 kg. « Les femmes réussissent à obtenir quelque chose lors de la descente », déclare Adama Niass, une fournisseuse de services. 

Cheikhou Fall est un marchand de riz. Il indique qu'un travail précis et rigoureux est effectué avant la commercialisation du produit. Ceci concerne les démarches entreprises pour assurer une qualité optimale du riz avant sa remise aux clients. « On vend à Saint Louis, à Keur Momar Sarr, dans le marché hebdomadaire et ailleurs » a-t-il rappelé.

Quelques rizeries observées attestent amplement les rendements exceptionnels de cette saison. On peut observer à l'œil nu des quantités massives de riz dans la cour normale. Tous les entrepôts ont déjà atteint leur capacité maximale. « Nous nous retrouvons avec des volumes records surtout dans notre unité de transformation. Nous étions habitués à récupérer en moyenne entre 15 et 16 mille tonnes. Nous avons effectivement dépassé nos objectifs de presque 40% aujourd'hui », a déclaré Assane Koffi, riziculteur responsable SAF qui ajoute que « cela témoigne effectivement de mesures planifiées et ciblées qui ont également été soulignées par le ministère de l'agriculture ; en ce qui concerne la souveraineté alimentaire et l'élevage ».

Une circonstance qui force les gestionnaires de l'usine à prolonger le temps de travail, générant ainsi des postes additionnels. « Il serait possible de travailler sans interruption aujourd'hui. Dans mon bureau on pourrait déjà envisager de renforcer l'équipe de production qui est d'une importance capitale, car augmenter d'un quart représente environ 20 à 25 personnes », précise-t-il.

Ces bons rendements observés dans la vallée du fleuve Sénégal seraient dus à la qualité des intrants. Selon le PDG de la SAED, Société Nationale d'Aménagement et d'Exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et de la Falémé, « les intrants de qualité ont été fournis en temps voulu et en quantité suffisante à tous les lieux de distribution ». Alassane BA souligne que « l'ensemble des ressources hydrauliques ont été mobilisées par la SAED grâce à diverses méthodes, notamment le curage, le faucardage et les actions anti-aviaires ».

Un autre aspect tout aussi crucial, c'est la contribution déterminante de la moissonneuse-batteuse. 

Il semble que la visite économique du président sénégalais dans le Nord du pays soit bénéfique. Une rencontre qui a permis à Bassirou Diomaye Diakhar Faye de se retrouver avec les producteurs de riz en vue d'une action collective pour la valorisation du riz.

« Cette année, nous avons ensemencé plus de 9000 hectares. » 80% des fonds nécessaires pour la campagne sont garantis par des producteurs. « L'aide de l'État à travers une subvention de plus de 3 milliards de francs CFA nous a été d'un grand soutien », déclare Papa Sandior DIEYE, président du sous-collège des producteurs de riz de Dagana. 

Face à ces résultats positifs, les jeunes de la région se précipitent vers les coopératives pour cultiver la terre. « Quand nous avons proposé de créer une coopérative communautaire, en moins de dix jours, nous avons comptabilisé 480 adhérents. » Cela signifie que ces jeunes sont disposés à se mobiliser pour la coopérative agricole communautaire. « Ils adhèrent à la politique du gouvernement en place » affirme Ibrahima Seye, vice-président de la Coopérative Ross-Béthio.

Par Amadou Sabar Ba