JUSTICE : Les travailleurs crient à la trahison et annoncent une intensification de la lutte

Pendant quatorze mois, les syndicats de la Justice affirment avoir participé de manière responsable à un processus de dialogue social initié par le ministère de la justice, portant sur des réformes attendues depuis 2018. Il s’agissait notamment de l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2 et de la constitution initiale du corps des assistants des greffes et parquets (Agp), sans formation préalable. Deux décrets jugés injustes devaient ainsi être modifiés, dans le cadre d’un travail technique mené avec les services du ministère.

Le point culminant de ces discussions a été atteint lors d’un atelier national de validation, tenu du 25 au 27 novembre 2024 à Saly, où un consensus fort avait été dégagé. Le ministre lui-même y avait engagé sa parole, selon les syndicats. L’espoir d’une réforme imminente semblait alors permis.

Mais ce mercredi 3 juillet, un communiqué du ministère a tout fait basculer. Aux yeux de Sytjust et de l’Untj, il s’agit d’un revirement brutal, qui « anéantit tout le processus de dialogue ». Le ministre est accusé d’avoir manœuvré pour gagner du temps et endormir les esprits, avant de désavouer ses propres engagements.

« Le ministre de la Justice a trahi la confiance des travailleurs », affirment les syndicats dans un ton grave, dénonçant un « cynisme administratif » et un « mépris institutionnalisé ».

Face à cette situation, l’entente Sytjust–Untj ne compte pas rester passive. Elle annonce une intensification de la lutte syndicale, jusqu’à l’obtention complète des revendications formulées. Le mot d’ordre est clair : mobilisation générale. Les travailleurs de la Justice, estiment-ils, refusent désormais d’être « les victimes d’un système injuste » qui bloque leur évolution professionnelle et ignore les accords signés.

« Trop, c’est trop. Nous n’acceptons plus l’injustice dans le secteur de la Justice », conclut la déclaration.

Ce nouvel épisode de tension laisse entrevoir une probable paralysie du système judiciaire dans les jours à venir, si aucun compromis n’est trouvé. Le secteur de la Justice, déjà confronté à de nombreuses difficultés, s’apprête à vivre une nouvelle zone de turbulence

Fatou THIAM (Stagiaire)