Nabou Lèye : « Je n’y suis pour rien. Je n’ai pas tué et je ne sais pas qui a tué »

Convoquée dès les premières heures de la matinée, Nabou Lèye s’est présentée au Palais de justice sans assistance particulière, mais sous une forte escorte de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), signe de la sensibilité extrême de ce dossier criminel. L’audition s’est prolongée durant plusieurs heures, dans un climat décrit comme tendu et rigoureux.

Face au magistrat instructeur, la danseuse a campé sur une ligne de défense constante. Selon des propos rapportés par L’Observateur, elle a déclaré sans ambiguïté :
« Je n’y suis pour rien. Je n’ai pas tué et je ne sais pas qui a tué. »
Une affirmation répétée avec insistance tout au long de son interrogatoire, au cours duquel elle a rejeté en bloc les accusations portées contre elle.

Cette audition au fond a également été marquée par une confrontation directe avec Amadou Lamine Diaw, alias Modou Lô, principal suspect déjà incarcéré. D’après L’Observateur, ce dernier a maintenu son revirement spectaculaire, accusant désormais Nabou Lèye d’avoir agi en complicité avec le chanteur Tarba Mbaye. Il soutient que le mobile du crime serait lié à « des vidéos compromettantes » que détenait Aziz Dabala.

Malgré cette mise en cause frontale, Nabou Lèye n’a pas varié dans ses déclarations. Elle a continué de nier toute participation, directe ou indirecte, aux faits reprochés, y compris après l’exposé détaillé des accusations de Modou Lô lors de la confrontation.

À l’issue de cette audition, le juge d’instruction a toutefois décidé de révoquer son contrôle judiciaire. Une décision lourde de conséquences, qui a entraîné son placement immédiat sous mandat de dépôt et son retour à la prison pour femmes du Camp pénal, rapporte L’Observateur.

Un choix judiciaire qui suscite des interrogations, d’autant plus que, selon des sources proches du dossier citées par le journal, « des éléments techniques issus d’une contre-expertise tendraient, au contraire, à disculper la danseuse ». Ces éléments n’ont cependant pas suffi, à ce stade, à infléchir la position du magistrat.

Parallèlement, Tarba Mbaye, également cité dans cette affaire, a été entendu par la Division des investigations criminelles (DIC) avant d’être libéré sous convocation. Son passage prochain devant le juge d’instruction apparaît toutefois inévitable, au regard de la gravité des accusations évoquées au cours de l’enquête.

L’instruction se poursuit donc dans un climat de fortes tensions, alors que les déclarations de Nabou Lèye, consignées lors de cette audition clé, restent au cœur d’un dossier judiciaire aussi complexe que sensible.