Pétrolier Mersin en détresse au large de Dakar : la piste du sabotage redoutée

Le Mersin, bâtiment battant pavillon panaméen mais opéré par l’armateur turc Besiktas, transportait près de 39 000 tonnes de gazole lorsqu’il a lancé son appel de détresse. L’équipage, composé en majorité de marins turcs, a été évacué en urgence. Aucun blessé n’a été déploré.

D’après les éléments fournis à l’AFP, la situation a été rapidement maîtrisée à bord, et le navire a pu être sécurisé. Au large, un dispositif conséquent a été déployé par les autorités sénégalaises : zone de sécurité, barrage antipollution, surveillance permanente… L’objectif est d’éviter à tout prix une fuite de carburant ou, pire encore, un naufrage.

Le haut commandement du port de Dakar, cité par l’AFP, souligne que les équipes d’intervention ont immédiatement réagi, tout en appelant l’armateur à diligenter une opération rapide pour consolider la stabilité du pétrolier. Une pollution marine demeure possible, mais pourrait être évitée si les efforts engagés portent leurs fruits.

Un point intrigue toutefois les observateurs : selon les données de navigation, le Mersin venait du port russe de Taman, sur le détroit de Kertch,  un passage stratégique reliant la Russie à la Crimée annexée. Un itinéraire sensible, souvent associé aux navires de la flotte “fantôme” utilisés pour contourner les sanctions internationales sur les produits pétroliers russes.

À ce stade, aucune conclusion n’est officiellement retenue, mais la nature externe des explosions et la trajectoire du navire alimentent de fortes suspicions de sabotage. Les investigations se poursuivent, alors que le pétrolier reste immobilisé à une dizaine de kilomètres des côtes sénégalaises, sous surveillance renforcée.