Port autonome de Dakar : 10 hectares attribués sans appel d’offres

Le problème majeur réside dans la contradiction entre les textes en vigueur. En effet, la loi de 1992 sur les concessions portuaires n’a pas encore été harmonisée avec la loi de 2021 relative aux Partenariats Public-Privé (Ppp). Cette situation ouvre une brèche juridique dans laquelle s’engouffrent certaines pratiques opaques.

Depuis 2007, le Pad octroie des autorisations et conclut des contrats sans véritable contrôle externe. Une situation dénoncée par des syndicats et acteurs du secteur, qui réclament davantage de transparence.

Le Collectif des travailleurs portuaires, tout comme le Club des investisseurs sénégalais, s’inquiètent de la place laissée aux multinationales dans l’exploitation du Port, au détriment du secteur privé national.

« Il est temps que l’État assume sa volonté de donner la priorité aux entreprises locales dans les concessions portuaires », martèle un acteur du secteur, rappelant les difficultés déjà rencontrées par les Pme sénégalaises pour accéder à ce marché stratégique.

Face à la polémique, plusieurs organisations patronales et syndicats interpellent le Premier ministre pour qu’une clarification soit apportée. Certains demandent même la suspension temporaire de nouvelles concessions, le temps d’évaluer les conséquences économiques et sociales.

Fatou THIAM (Stagiaire)