Simal debout pour briser l’isolement

Depuis toujours, le village de Simal, situé dans l’arrondissement de Fimela, est confronté à une problématique majeure d’accessibilité. Avant la construction du pont, les élèves traversaient à pied un bras de mer de près d’un kilomètre pour se rendre à l’école.

L’édification d’un pont, il y a une vingtaine d’années, après de multiples sollicitations des habitants, avait nourri l’espoir d’une ère nouvelle. Mais cet ouvrage de fortune, construit sans garanties durables, n’a pas résisté au temps. Il a cédé à plusieurs reprises malgré les réparations successives.

Depuis près de dix ans, le pont est dans un état critique. Des incidents fréquents, avec des charrettes et motos embourbées, ont souvent entraîné des conséquences dramatiques. Le sous-préfet de l’époque avait fini par interdire son accès aux véhicules et charrettes, le jugeant trop dangereux.

Cette fermeture a accentué l’enclavement de Simal. Pour rejoindre le chef-lieu de la commune, il faut désormais faire un long détour par Diofior, une autre commune. Résultat : l’économie locale, principalement basée sur le commerce, est complètement asphyxiée. Les conducteurs de motos-taxis "Jakarta" sont parmi les plus durement touchés.

Malgré de nombreuses demandes de reconstruction, les autorités n’ont donné aucune suite concrète. Face à ce silence, les habitants de Simal, soutenus par les associations de jeunes des villages voisins, ont décidé de prendre la rue.

Ce samedi 21 juin 2025, une marche de protestation de près de trois kilomètres a été organisée, reliant le pont délabré à la sous-préfecture de Fimela. Les manifestants, vêtus de rouge, arborant foulards, banderoles et pancartes, ont exprimé leur amertume et leur exaspération.

Leur mot d’ordre est clair :

"Nous exigeons la reconstruction du pont de Simal. Un pont moderne, solide, sécurisé, digne de ce nom."
C’est au gouvernement de Bassirou Diomaye Faye que les populations de Simal s’adressent aujourd’hui, avec l’espoir que leur cri de détresse sera enfin entendu.

Par Ibrahima Diamé