Soudan: le Conseil des droits de l'homme de l'ONU ordonne une enquête sur les exactions d'El-Fasher

vendredi 14 novembre 2025 • 1459 lectures • 0 commentaires

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Soudan: le Conseil des droits de l\'homme de l\'ONU ordonne une enquête sur les exactions d\'El-Fasher

iGFM (Dakar) Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a ordonné ce 14 novembre 2025 à une mission d'enquête d'identifier tous les responsables des violations présumées du droit international à El-Fasher, au Soudan, afin que ces derniers soient traduits en justice. Le pays est en proie depuis le 15 avril 2023 à une guerre opposant l’armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide.

Le risque de génocide grandit un peu plus chaque jour au Soudan : c’est l'avertissement d'un expert de l'ONU devant le Conseil des droits de l'Homme. Il a adopté en urgence ce vendredi une résolution pour condamner les atrocités commises à El-Fasher et demander que leurs auteurs soient poursuivis.


La grande ville du Darfour-Nord, État de l’ouest du Soudan, est tombée le 26 octobre dernier aux mains des paramilitaires qui y ont commis des exactions contre les civils, surtout contre les minorités non-arabes.


Un carnage qui était prévisible, dénonce le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme. Dès le début du conflit, au printemps 2023, le Bureau des droits de l'Homme adoptait une résolution pour documenter les exactions commises au Soudan. Rien que cette année, Volker Türk, a fait une vingtaine de déclarations pour alerter sur le risque d'un carnage à El-Fasher. En vain : « Ça ne devrait surprendre personne que depuis que les Forces de soutien rapide ont pris le contrôle d'El-Fasher, on assiste à des meurtres de masse, des exécutions de civils sur des bases ethniques, des viols, des enlèvements et d'autres atrocités.»


« Si ce n'est pas un génocide, alors qu'est-ce que c'est ? »


Toute aussi consternée, l'experte de la mission d'enquête sur le Soudan, Mona Rishmawi : « Les Forces de soutien rapide ont transformé l'Université en scène de tuerie, alors que des milliers de civils épuisés et affamés s'y étaient réfugiés. Des survivants ont décrit les corps qui s'entassent dans les rues et les tranchées autour de la ville. »


Les communautés Fur, Zhagawa et Masalit sont particulièrement ciblées par les FSR. « Si ce n'est pas un génocide, alors qu'est-ce que c'est ? », s'est indigné le représentant du Soudan.


À nouveau, Volker Türk a demandé la fin immédiate des hostilités, le libre passage de l'aide humanitaire, un embargo total sur les armes à destination du Soudan et que les auteurs des crimes soient poursuivis devant la justice internationale.


Le Soudan est ensanglanté depuis deux ans et demi par une lutte pour le pouvoir opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan aux FSR de son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Dogolo dit Hemedti.


Ces combats ont fait des milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.


RFI

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Publié par

Mamadou Salif

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