Cessation d’activité des médias non conformes : Amnesty/Sénégal dénonce une « régularisation au forceps »

mardi 29 avril 2025 • 168 lectures • 1 commentaires

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 Cessation d’activité des médias non conformes : Amnesty/Sénégal dénonce une « régularisation au forceps »

iGFM - (Dakar) Par arrêté du 22 avril 2025, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Aliou Sall, a ordonné la cessation d’activité des médias non conformes aux dispositions du Code de la presse. Une décision brutale qui a encore poussé les associations de presse - et pas que - à ruer dans les brancards.

Procédant, ce mardi 29 avril 2025, au lancement de son rapport annuel 2024, Amnistie International et sa section Sénégal dirigée par Seydi Gassama, se sont intéressés à cette actualité brûlante. Face à la presse, M. Gassama a dénoncé cette « régularisation au forceps » qui, selon lui, risque d’écorner davantage l’image du Sénégal sur la scène internationale.



« De la même manière que nous avions condamné la fermeture de médias sous l’ancien régime, autant nous ne pouvons pas cautionner ce que vient de faire le nouveau ministre de la Communication Aliou Sall », fulmine d’emblée Seydi Gassama, interpellé sur ce sujet. À l’en croire, le processus de régularisation est certes une initiative salutaire dans un contexte de désorganisation notoire du secteur de la presse, mais les délais jugés « trop courts » semblent la détourner de son objectif.  


« Nous pensons que lorsqu’on arrive au pouvoir et qu’on trouve un secteur aussi désorganisé, il ne faut rien précipiter, estime-t-il. On ne peut pas, en un an, dire qu’on va régler la situation de la presse en obligeant tout le monde de se conformer. Clairement ce ne sont pas des délais raisonnables ». Il faut, selon Seydi Gassama, que l’État jette un regard sur le rétroviseur pour se rappeler que « les médias sont extrêmement importants pour la démocratie ».


« Nous qui sommes plus âgés avons été témoins du rôle que le pluralisme médiatique a joué dans le renforcement de la démocratie. C’est quand on a eu des médias privés et indépendants qu’on a eu la première alternance. Donc aucun État ne devrait fermer des médias », argue-t-il.


Pour le secrétaire exécutif d’Amnesty/Sénégal la démarche que le nouveau régime devait adopter c’est d’encourager les médias à se régulariser en actionnant certains leviers. « Il y a l’aide à la presse. L’État peut décider que seuls les médias qui sont en conformité avec le code de la presse vont bénéficier de l’aide à la presse et des marchés publics de publicité. Cela dispense l’État de certaines mesures qui sont impopulaires, mauvaises pour l’image de l’État », suggère-t-il.


« Nous demandons, conclut-il, que plus de temps soit accordé aux médias et que l’État les accompagne. Il ne s’agit pas de se précipiter ou de faire une régularisation au forceps ».


 

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Publié par

Harouna Fall

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