Classement RSF 2025 : Le Sénégal progresse, mais l’indépendance des médias reste fragile

vendredi 2 mai 2025 • 438 lectures • 0 commentaires

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Classement RSF 2025 : Le Sénégal progresse, mais l’indépendance des médias reste fragile

Dans le classement 2025 de Reporters sans frontières (RSF), le Sénégal progresse de 20 rangs, passant de la 94e à la 74e place mondiale. Une avancée notable dans un contexte africain marqué par la concentration des médias, la dépendance aux annonceurs, les pressions politiques et les menaces sécuritaires. Malgré quelques progrès, la liberté de la presse reste globalement fragile sur le continent.

Le classement 2025 de Reporters sans frontières (RSF) note une avancée du Sénégal qui passe de la 94e à la 74e place mondiale, soit un gain de 20 positions. Une performance encourageante, bien que le paysage médiatique sénégalais reste confronté à des enjeux majeurs sur le plan économique avec une pression économique. 


Sur l’ensemble du continent africain, la situation est préoccupante : la liberté de la presse recule dans de nombreux pays. L’un des indicateurs les plus alarmants est la détérioration du score économique liée à la concentration des médias entre les mains de groupes privés proches du pouvoir et à la dépendance des rédactions aux revenus publicitaires, souvent issus de fonds publics ou de grandes entreprises.


Cette concentration affaiblit l’indépendance éditoriale dans des pays comme le Nigéria (122e, -10 places), la Sierra Leone (56e) ou le Cameroun (131e). Le Bénin (92e) et le Togo (121e) sont particulièrement exposés à cette dépendance aux annonceurs, ce qui pousse certains journalistes à l’autocensure.


Au Sénégal, bien que des réformes soient en cours pour renforcer la transparence des aides à la presse, celles-ci restent contestées par les professionnels du secteur. Les contrôles fiscaux accrus et la suspension de conventions publicitaires avec des entités publiques mettent également sous tension l’écosystème médiatique local.


Dans d’autres régions, notamment au Sahel, les crises sécuritaires compromettent directement l’exercice du journalisme. Au Mali (119e, -5 places) et au Burkina Faso (105e, -19 places), des médias ont été suspendus, des journalistes contraints à l’exil, voire enrôlés de force dans l’armée. Au Soudan (156e), la guerre accentue les difficultés économiques et l’instrumentalisation de l’information.


Des pressions judiciaires et administratives pèsent aussi lourdement. En Guinée (103e), le retrait de licences à des médias comme Djoma TV ou Espace FM a provoqué la perte de plus de 700 emplois. Au Mali, l’interdiction temporaire de la chaîne Joliba TV a entraîné une chute importante de ses revenus publicitaires.


Le bas du classement africain reste très inquiétant. Sept pays sont désormais dans le dernier quart, avec l’Ouganda (143e), l’Éthiopie (145e) et le Rwanda (146e) en “situation très grave”. Le Burundi (125e) chute encore malgré la libération d'une journaliste, tandis que l’Érythrée (180e) conserve sa dernière place mondiale, sans aucun média indépendant autorisé à exercer.


Néanmoins, quelques pays se distinguent positivement. L’Afrique du Sud (27e), la Namibie (28e), le Cap-Vert (30e) et le Gabon (41e) montrent qu’une presse libre est encore possible sur le continent africain.

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Publié par

Joe N. Marone

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