Jour du Grand Magal de Touba : Dakar se vide de ses commerçants et de son trafic

Le décor est presque identique dans tous les quartiers de la capitale sénégalaise : rues désertes, circulation réduite, embouteillages disparus. Ce jour-là, Dakar est loin de son agitation habituelle.

Pour certains, se déplacer relève du défi. À l’arrêt de bus des HLM Grand-Yoff, Alimatou attend le minibus n°29 depuis près de trente minutes. « Je me demande si les véhicules circulent aujourd’hui », confie-t-elle. À peine sa phrase terminée, un bus ralentit et s’arrête. Elle se précipite à bord, trouvant un véhicule à moitié vide.

Les transports en commun circulent, mais avec peu de passagers. À l’avenue Cheikh Anta Diop, habituellement saturée, le trafic est étonnamment fluide. Certains plaisantent : « On pourrait même préparer du thé au milieu de la chaussée sans être dérangé par un klaxon ! »

Sur les trottoirs, le constat est le même : boutiques fermées, étals recouverts de bâches et de sachets pour protéger les marchandises. La majorité des commerçants ont pris la route de Touba.

Seuls quelques vendeurs sont restés. Samba, vendeur de vêtements près du mur de l’UCAD, raconte : « Je suis là depuis tôt ce matin, il est presque midi et je n’ai pas encore vu un seul client. »

Ce calme inhabituel illustre l’ampleur du Grand Magal de Touba, événement religieux majeur qui attire chaque année des millions de pèlerins et paralyse l’activité économique de Dakar le temps d’une journée.

Par Ibrahima Diamé