La Copie Privée, une lutte qui continue pour les artistes sénégalais!

jeudi 18 décembre 2025 • 458 lectures • 0 commentaires

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La Copie Privée, une lutte qui continue pour les artistes sénégalais!

iGFM – (Dakar) Je salue avec force et admiration la réaction des artistes qui, par des vidéos adressées au chef de l’État, réclament l’application effective de la Copie Privée. Ce sursaut collectif est salutaire. Il y a un an, Mme la ministre de la Culture avait ravivé l’espoir en annonçant l’imminence de cette mesure tant attendue. Depuis, silence radio. Rien n’a été fait.

Pour ma part, je me suis exprimé à plusieurs reprises sur cette question cruciale. Mais à chaque fois, je me suis heurté à un mutisme total de la part des autorités étatiques, seules habilitées à signer les décrets d’application. Ce silence prolongé est un aveu : celui d’un manque de volonté politique de garantir aux créateurs les conditions minimales de dignité et de créativité.


Une longue histoire de luttes et de promesses non tenues


La Copie Privée n’est pas une revendication nouvelle. Elle est inscrite dans la loi sénégalaise depuis le 25 janvier 2008 (Loi n° 2008-09 sur les droits d’auteur et les droits voisins), elle-même héritière de la Convention de Rome du 26 octobre 1961. Cette convention internationale, qui protège les artistes interprètes, les producteurs de phonogrammes et les organismes de radiodiffusion, a été intégrée dans notre législation nationale dès 1973 (Loi n° 73-52), puis renforcée en 2008.


Et pourtant, malgré cet arsenal juridique, l’application concrète de la Copie Privée reste lettre morte. De Léopold Sédar Senghor à Bassirou Diomaye Faye, en passant par Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall, les artistes sénégalais n’ont cessé de se battre pour la reconnaissance de leurs droits. Mais à ce jour, seule une société de gestion collective a vu le jour, tandis que les droits voisins, eux, demeurent inopérants.


L’urgence d’une mobilisation sincère


Ce blocage institutionnel est une injustice flagrante. Il trahit une indifférence envers celles et ceux qui, par leur art, font rayonner le Sénégal avec patriotisme, courage et abnégation. Beaucoup d’artistes vivent aujourd’hui dans une précarité extrême, parfois dans une pauvreté qui frôle l’indignité. Cela ne peut plus durer.


Il est donc urgent que toutes les entités, associations et structures qui prétendent défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs de la culture cessent les éternels séminaires, colloques et réunions stériles. La priorité doit être claire : l’application immédiate de la Copie Privée et la reconnaissance effective du Statut de l’Artiste.


Le destin des artistes entre leurs propres mains


Il faut agir. Il faut élever la voix. Car le destin des acteurs culturels ne se fera que par les acteurs culturels eux-mêmes. L’histoire nous enseigne que rien ne se donne, tout se conquiert. Et cette conquête-là est légitime, juste, et nécessaire.


Guisse Pene: Acteur culturel, membre de la Sodav, représentant des auteurs à la commission Copie Privée du Sénégal


 

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Publié par

Mame Fama GUEYE

editor

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