Le Ghana adopte une loi historique sur la pêche pour renforcer la protection de ses côtes

samedi 23 août 2025 • 192 lectures • 0 commentaires

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Le Ghana adopte une loi historique sur la pêche pour renforcer la protection de ses côtes

iGFM - (Dakar) Le président John Dramani Mahama a promulgué la loi sur la pêche et l'aquaculture, qui étend la protection des zones de pêche artisanale et renforce les contrôles contre la pêche industrielle illégale au chalut, une mesure historique pour les communautés côtières du Ghana et la justice océanique.

 Le Ghana franchit une étape historique pour protéger son océan et les millions de personnes qui en dépendent. La loi n° 1146, promulguée cette semaine, constitue un tournant majeur pour la pêche artisanale.


Elle renforce la protection des eaux côtières, réprime la pêche illégale et établit une nouvelle référence en matière de gouvernance des pêches pour l'Afrique de l'Ouest. Depuis des décennies, la pêche est le poumon du Ghana. 


Elle fournit environ 60 % de toutes les protéines animales consommées dans le pays, assure la subsistance des populations côtières et stimule les économies locales. Mais ces fondements sont en train de s'effriter.


Les populations de petits poissons pélagiques, qui constituent l'aliment de base des ménages, ont chuté à moins de 10 % de leur niveau des années 1990. Les captures artisanales, jadis pilier de la pêche maritime ghanéenne, sont progressivement sapées par l’intrusion croissante des chalutiers industriels dans les zones côtières.


La sécurité alimentaire, la résilience côtière et l'avenir des communautés de pêcheurs se trouvent aujourd’hui menacées.


La nouvelle loi vise à inverser cette tendance. Elle institue une commission indépendante chargée de superviser la gestion, étend la zone exclusive côtière de six à douze milles marins afin de protéger les zones de pêche artisanale, renforce les sanctions contre la pêche illégale et relève les normes de bien-être des équipages..


Ces mesures protègent non seulement les pêcheurs artisanaux du Ghana, mais elles garantissent aussi la durabilité des exportations de fruits de mer- évaluées à plus de 425 millions de dollars par an - en les mettant à l’abri de potentielles sanctions internationales. L'adoption de cette loi est l'aboutissement de plusieurs années de plaidoyer et de volonté politique.


Le Ghana avait déjà affirmé ses ambitions sur la scène internationale lors de la Conférence des Nations unies sur les océans en 2025, en s'engageant à défendre la pêche artisanale et à réguler les flottes industrielles.


Le Parlement a approuvé le projet de loi en juillet, malgré la résistance des intérêts des chalutiers et avec la signature présidentielle, ces engagements prennent désormais force de loi contraignante. Avant la promulgation de la loi, Blue Ventures a rencontré le ministère de la Pêche et du Développement de l'aquaculture pour discuter de l’appui possible à sa mise en œuvre..


Les deux parties ont souligné l'importance de l'engagement communautaire, du renforcement des systèmes locaux d'application de la loi ainsi que de l'investissement dans les données et la science pour étayer les décisions de gestion.


Le ministère a également souligné la nécessité de mener des campagnes d'éducation afin de sensibiliser le public à la loi et aux opportunités qu'elle offre aux pêcheurs artisanaux. Blue Ventures a partagé les enseignements tirés de ses programmes mondiaux, où la surveillance communautaire et les structures de gouvernance traditionnelles ont joué un rôle déterminant dans la réforme de la pêche. Pour Blue Ventures, la réforme engagée par le Ghana illustre de manière exemplaire le changement systémique qu'elle s’efforce à promouvoir : réduire l'emprise de la surpêche industrielle tout en créant un espace permettant aux communautés de jouer un rôle central dans la gestion de leurs pêcheries. « Cette loi protège toutes les eaux territoriales, place les communautés côtières au cœur de la gouvernance future et arrive à un moment critique où les pêcheries continuent de décliner », a déclaré Nono Prudence Wanko Djiodio, directrice régionale de Blue Ventures pour l'Afrique de l'Ouest.


« L'action du président est une démonstration concrète d'un véritable leadership. Nous appelons les autres pays d'Afrique de l'Ouest à suivre l'exemple du Ghana et à protéger la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des générations futures. »


La mise en œuvre de la loi sera décisive pour qu’elle tienne ses promesses. Cela suppose de doter les autorités locales des moyens nécessaires pour en assurer l’application, de sensibiliser les communautés de pêcheurs et les marchés, et d'investir dans la recherche afin de suivre l'évolution des stocks et de mesurer les progrès accomplis.


Il s’agit également de soutenir les femmes et les jeunes dans les économies côtières et promouvoir des solutions fondées sur la nature, telles que la restauration des mangroves, afin de renforcer la résilience à long terme. La décision du Ghana envoie un signal fort bien au-delà de ses frontières.


Alors que , la surpêche industrielle continue de détruire les moyens de subsistance et de compromettre la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, le Ghana s’impose comme un leader régional en plaçant les communautés au cœur de la gouvernance des pêches.Cette initiative ouvre la voie à une nouvelle ère de gestion des pêches que le reste de la région ne peut se permettre d'ignorer

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Publié par

Harouna Fall

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