Casamance - “Bois sacré de Bissary Kansoye Samboundou : là où naissent les hommes” (reportage)

dimanche 29 juin 2025 • 795 lectures • 0 commentaires

Société 1 jour Taille

Casamance - “Bois sacré de Bissary Kansoye Samboundou : là où naissent les hommes” (reportage)

À Inor, dans la région de Sédhiou, les villages de Bissary Kansoye et Samboundou Fogny ont vibré au rythme d’une cérémonie d’initiation au bois sacré, une tradition diola vieille de plusieurs générations. Vingt-cinq ans après la dernière édition, des centaines de jeunes initiés ont été conduits au bois sacré, marquant leur passage à l’âge adulte dans un rituel sacré où se mêlent spiritualité, culture et communauté.

Bissary Kansoye et Samboundou, dans la commune d’Inor, situé à 12 kilomètres de Bona, sur la route menant à Sédhiou. Ces paisibles villages sont devenus, le temps d’une cérémonie exceptionnelle, le théâtre d’un événement ancestral : l’entrée au bois sacré. Un rite initiatique diola réservé aux hommes, marquant une étape essentielle dans la vie de tout individu.



Cette tradition ne s’était plus déroulée depuis 25 ans. Cette année, des centaines d’initiés — jeunes garçons comme hommes mûrs — ont quitté leurs villages pour vivre une retraite spirituelle dans le bois sacré. Leur isolement peut durer quelques jours, deux semaines ou jusqu’à un mois, selon les traditions du moment.


Le jour précédent leur départ, une cérémonie inaugurale festive a réuni des milliers de personnes venues de toute la région. Le village s’est paré de ses plus beaux atours : pagne coloré, perles autour des reins, taureaux, poulets,chants et danses traditionnels.


« Chez les Diolas, on ne devient pas un vrai homme sans passer par le bois sacré », explique Djibril Tamba, premier adjoint au maire de la commune d’Inor. « C’est une véritable école de la vie et un ancrage culturel fort. »
Le lendemain, les futurs initiés partent en procession, accompagnés des chants sacrés et des rituels exécutés par les anciens. En tête du cortège, des hommes mystiques, armés de coupe-coupe, de couteaux et couverts de gris-gris, dansent autour d’un arbre sacré. Certains, selon les croyances, sont invulnérables, recevant des coups sans blessure, manifestant leur puissance spirituelle.


 
Une frontière sacrée, un rôle féminin indispensable
Même les plus jeunes, âgés de seulement 6 ans, peuvent être initiés. Toutefois, ils ne séjournent pas dans les mêmes zones que les adultes. Chaque initiation est marquée par le sacrifice rituel de deux poulets : un mâle et une femelle.


Pendant ce temps, les femmes du village ont un rôle essentiel. Elles préparent les repas et s’occupent de la logistique, sans jamais franchir la frontière sacrée du bois.


« On amène la nourriture jusqu’à quelques mètres du bois, mais jamais au-delà », raconte Adama Sané, très heureuse d’avoir assisté à cette cérémonie rare.
Sokhna, 20 ans, ajoute fièrement : « Le riz qu’on prépare est succulent. C’est un grand honneur pour nous de nourrir les initiés. »
 
Un événement que nul ne veut rater
Ndeye Maguette Dième, membre de l’équipe de restauration, explique :


« Toutes les filles du village sont mobilisées. Pendant toute la durée de la retraite, nous assurons les repas. C’est sacré. »
Plusieurs jeunes filles, devant la marmite, détaillent le menu du jour, tandis que Ndeye Khady Dième, infirmière, exprime sa joie :


« Lors de la dernière édition, j’étais trop jeune pour m’en souvenir. Aujourd’hui, c’est une immense fierté d’être là. »
 
Un retour aux racines, une transmission générationnelle
À Bissary Kansoye et Samboundou, le bois sacré est bien plus qu’un lieu physique. Il est l’espace sacré de la transformation, où l’homme apprend, se purifie, se construit. Un homme qui ne l’a pas fréquenté est souvent considéré comme incomplet dans la communauté.


Dans 25 ans, une nouvelle génération revivra ce rite. En attendant, les jeunes initiés marchent vers la forêt, le regard déterminé, escortés par la mémoire et la mystique de leurs ancêtres.




Cet article a été ouvert 795 fois.

Publié par

Joe N. Marone

editor

Soyez le premier à commenter

Je m'appelle

Paris en ligne : des compétitions phénoménales

Meta-description : Le sport est beau, surtout quand on pari en ligne sur les résultats des plus grandes compétitions. LDC, NBA, les grandes ligues n’ont jamais eu un tel niveau. 

Partager cet article

  

Options

logo iRevue

iRevue du 1 juil.

lune   Il est 05:59   •   temperature °C

Nous avons sélectionné les meilleurs articles de la journée.

Une revue sera automatiquement générée avec les meilleurs articles du moment sur les différents supports iGFM, Record et L'Obs.

Cambérène : Les jeunes s’en prennent à la police après la mort de deux des leurs

1370 lectures • 1 commentaires

Société 7 heures

Souima : une nouvelle mosquée pour renforcer la foi et la mémoire

170 lectures • 0 commentaires

Société 9 heures

Violences contre les services de la Pêche à Joal : la réaction du gouvernement 

174 lectures • 0 commentaires

Société 15 heures

72 heures de grève : le Sytjust et l'Untj passent à la vitesse supérieure

155 lectures • 0 commentaires

Société 15 heures

À Nyassia, le calme après les larmes

708 lectures • 1 commentaires

Société 16 heures

Casamance - “Bois sacré de Bissary Kansoye Samboundou : là où naissent les hommes” (reportage)

796 lectures • 0 commentaires

Société 1 jour

Paris en ligne : des compétitions phénoménales

Meta-description : Le sport est beau, surtout quand on pari en ligne sur les résultats des plus grandes compétitions. LDC, NBA, les grandes ligues n’ont jamais eu un tel niveau. 

Téléchargez notre application sur iOS et Android

Contactez-nous !

Joe Naye Marone

Directeur

Service commercial