Macron reconnaît l’État de Palestine à l’ONU : un geste symbolique mais historique

« La France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine, pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien », a déclaré le président français, sous les applaudissements des délégations présentes. Dans un discours aux accents graves, il a insisté sur « l’urgence » d’arrêter les bombardements à Gaza et de libérer les otages détenus par le Hamas.

Cette décision, qualifiée d’« historique », s’inscrit dans une dynamique internationale : après le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal dimanche, plusieurs pays européens comme la Belgique, le Luxembourg, Malte, Monaco ou encore Saint-Marin devaient emboîter le pas lundi. Désormais, 146 des 193 États membres de l’ONU reconnaissent la Palestine.

Mais l’initiative, saluée par le président palestinien Mahmoud Abbas comme « un pas important vers une paix juste et durable », se heurte à de vives oppositions. Israël a dénoncé une « récompense pour le Hamas », tandis que les États-Unis, principal allié de l’État hébreu, ont fustigé la démarche. Donald Trump a estimé qu’elle « renforçait le terrorisme ».

À Tel-Aviv, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé son refus catégorique d’un État palestinien et menacé d’étendre encore la colonisation en Cisjordanie. Deux de ses ministres d’extrême droite ont même appelé à l’annexion pure et simple du territoire.

En Europe, les réactions sont contrastées. L’Allemagne et l’Italie jugent la reconnaissance prématurée, estimant qu’elle doit sanctionner l’aboutissement d’un processus de paix plutôt que son amorce. En France, de nombreuses municipalités de gauche ont hissé le drapeau palestinien sur leur fronton, défiant l’interdiction du ministère de l’Intérieur.

Pour Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, la reconnaissance de la Palestine est un pas nécessaire face à « l’annexion insidieuse de la Cisjordanie ». Mais des analystes, comme Max Rodenbeck de l’International Crisis Group, mettent en garde : sans mesures concrètes, ces gestes symboliques risquent de masquer « l’effacement accéléré de la vie palestinienne sur sa propre terre ».

Le conflit, lui, continue de s’aggraver. L’attaque du 7 octobre 2023 a causé la mort de 1.219 personnes côté israélien. En riposte, l’offensive israélienne a fait plus de 65.000 morts à Gaza, selon les autorités locales.

Fatou THIAM (Stagiaire)