Nigeria : La police islamique oblige deux influenceurs TikTok à se marier

mercredi 22 octobre 2025 • 4239 lectures • 0 commentaires

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Nigeria : La police islamique oblige deux influenceurs TikTok à se marier

Un tribunal de Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria, a ordonné lundi à la police de la charia de célébrer le mariage de deux influenceurs de TikTok, après que ceux-ci ont diffusé des vidéos jugées « indécentes » dans cet État où la charia est appliquée, ont confirmé mardi à l’AFP deux sources judiciaire et policière.

Les vidéos montraient Idris Mai Wushirya et Basira Yar Guda, atteinte de nanisme, en train de s’embrasser et de se serrer dans les bras. Dans cette société musulmane conservatrice, de tels gestes sont considérés comme indécents et passibles de sanctions.


Selon Baba-Jibo Ibrahim, porte-parole judiciaire de l’État de Kano, « le tribunal a ordonné à la Hisbah de marier l’homme et la femme, puisqu’ils affichent ouvertement leur relation sur les réseaux sociaux ». La Hisbah, police islamique chargée de faire respecter la charia, dispose d’un délai de soixante jours pour organiser la cérémonie, avec le consentement des deux parties et de leurs familles.


Idris Mai Wushirya, déjà impliqué dans plusieurs affaires similaires pour diffusion de contenus jugés immoraux, avait été arrêté et placé en détention provisoire. Les parents de Basira Yar Guda, résidant dans l’État voisin de Zamfara, sont en cours de contact pour donner leur consentement, tandis que ceux de M. Wushirya ont déjà validé la démarche auprès de la Hisbah.


Kano fait partie des douze États du nord du Nigeria où la charia coexiste avec le droit civil. La Hisbah, créée en 2001, veille au respect des règles religieuses et a étendu en 2022 son contrôle aux contenus diffusés sur les réseaux sociaux. Dans la région, l’industrie cinématographique locale, Kannywood, produit plus de 200 films par mois en langue haoussa, mais ses créateurs et les influenceurs doivent désormais se conformer aux restrictions imposées par les autorités religieuses.


Cette décision du tribunal, combinant justice religieuse et régulation des réseaux sociaux, suscite un débat sur la liberté d’expression et la place des influenceurs dans une société à la fois conservatrice et connectée.

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Publié par

Birame Ndour

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