Pape Malick Ndour indexe les "contradictions" du FMI

Dans un entretien avec L’Observateur, Edward Gemayel a annoncé la création d’un groupe d’experts indépendants chargé « de comprendre ce qui s’est passé, comment cela s’est produit et quelles mesures correctrices doivent être envisagées ». Une déclaration qui, pour Pape Malick Ndour, révèle les doutes persistants du FMI sur la clarté des comptes publics présentés par le nouveau régime.

« Comment peut-on confirmer quelque chose et, dans le même temps, mandater des experts externes pour comprendre ce qui s’est passé ? », s’est-il interrogé, soulignant que le Fonds monétaire international « n’a pas encore une compréhension complète de la situation ». À ses yeux, si le FMI accorde encore du crédit aux chiffres du gouvernement, c’est davantage par respect du principe de souveraineté des États en matière de publication statistique que par conviction.

Selon l’ancien ministre de la Jeunesse, la communication d’Edward Gemayel validée, selon lui, par la direction du FMI, a pour effet de légitimer dans le débat public la nécessité d’un audit indépendant, crédible et impartial des finances de l’État. « Comme l’avait d’ailleurs laissé entendre le chef de l’État dans son interview sur France 24, le FMI cherche lui-même à comprendre ce qui se cache réellement derrière cette affaire », a-t-il rappelé.

Pour Pape Malick Ndour, cette sortie du FMI vient conforter les interrogations sur la fiabilité des données budgétaires actuellement diffusées par les autorités. Il évoque notamment le rapport du cabinet Mazars, considéré comme une pièce centrale dans l’évaluation de la situation financière du pays, mais qui demeure, à ce jour, non rendu public.