Santé : And Gueusseum dépose un préavis de grève de six (6) mois

Dans une correspondance adressée au ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme du service public, le président du directoire national souligne que ce cinquième plan d’actions marque la reprise de la mobilisation après une trêve hivernale observée pendant la saison des pluies et les grands événements religieux. “Cette nouvelle phase s’inscrit dans une logique de rappel des engagements non tenus”, explique-t-il.

Au cœur des doléances figure le paiement des augmentations de salaire dues aux contractuels des établissements publics de santé (EPS) et des collectivités territoriales, ainsi que le versement du fonds de motivation aux agents titulaires d’un contrat à durée indéterminée. Le syndicat réclame également la signature du décret d’intégration des techniciens supérieurs de santé dans la hiérarchie A2, avec reconnaissance de leur ancienneté et maintien de leurs acquis.

Autres points de crispation : la régularisation des milliers de diplômes en attente au ministère de la Santé, l’ouverture des concours de Masters aux titulaires de diplômes PRECIS, ainsi que le recrutement de 5 000 contractuels et communautaires dans la Fonction publique, avec prise en compte de leurs années d’expérience.

And Gueusseum plaide aussi pour la revalorisation des carrières, notamment à travers la mise à niveau des aides sociaux, infirmiers, prothésistes et assistants dentaires, ainsi que l’harmonisation du curriculum de formation des agents d’hygiène et techniciens de maintenance hospitalière pour leur passage à la hiérarchie B1. Le syndicat réclame en outre le relèvement optionnel de l’âge de la retraite à 65 ans, en raison de la pénibilité du métier.

Parmi les autres revendications figurent la réintégration de plusieurs directions et services au sein du ministère de la Santé (dont l’Action sociale, la Direction des infrastructures sanitaires et l’ENDSS), le rétablissement des droits des agents de l’Agence de Réglementation Pharmaceutique (ARP), et le retrait du décret n°2025-670 relatif à l’élection des représentants du personnel au Conseil d’administration des EPS.

Sur le plan foncier, And Gueusseum demande la sécurisation des logements et équipements collectifs du programme SUTSAS-Namora à Tivaouane Peulh, la remise des assiettes foncières aux victimes de Namora, et l’attribution de parcelles aux coopératives des travailleurs du secteur. Le syndicat propose également l’aliénation du foncier de l’hôpital Le Dantec afin de solder les dettes avant sa réouverture.

Le cinquième plan d’actions de la centrale prévoit plusieurs séquences de mobilisation : assemblées générales régionales du 29 octobre au 10 novembre, sit-in national le 21 novembre, puis grève de 48 heures les 25 et 26 novembre, tout en respectant le service minimum et la prise en charge des urgences. Une évaluation nationale est prévue le 28 novembre au siège de la FGTS/B.

Pour le Dr Mballo Dia Thiam, cette offensive syndicale n’est pas un simple bras de fer, mais un rappel ferme des engagements pris par les autorités. “Nous restons ouverts au dialogue, mais la patience des travailleurs de la santé a des limites”, a-t-il prévenu, avant de réaffirmer la détermination de la coalition à poursuivre le combat “jusqu’à l’obtention de résultats concrets”.