Les interrogations de Mamoudou Ibra Kane face aux quatre projets de lois
jeudi 7 août 2025 • 709 lectures • 1 commentaires
Politique
2 jours
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Dans une tribune critique, Mamoudou Ibra Kane passe au crible les quatre projets de loi que le gouvernement entend soumettre à l’assemblée nationale à partir du 18 août 2025. Entre espoirs déçus, réformes inabouties et soupçons d’arrière-pensées politiques, son diagnostic va au-delà d'un déficit législatif mais un manque d’application rigoureuse des textes.
“Des lois, encore des lois, toujours des lois: et après?” La question posée par Mamoudou Ibra Kane résume toute l'ambivalence ressentie face aux réformes annoncées par le gouvernement sénégalais. Dans une tribune, le président du mouvement “Demain, c’est maintenant” dresse un tableau critique mais argumenté des quatre lois qui seront prochainement examinées à l’assemblée nationale .
La loi sur les lanceurs d’alerte est présentée comme une innovation majeure dans l’arsenal juridique sénégalais. Elle répond à une exigence moderne de transparence et de bonne gouvernance. Mais derrière l’intention, Mamoudou Ibra Kane pointe une faiblesse : le déséquilibre du texte, qui surprotège le lanceur sans prévoir de mécanismes de sanction contre les abus tels que les dénonciations calomnieuses.
Le texte semble, selon lui, influencé par le passé militant du parti au pouvoir, dont les méthodes d’opposition reposaient souvent sur des dénonciations publiques. “Attention aux dérives et au retour de flamme”, prévient-il.
Autre chantier de taille, le droit d’accès à l’information publique. Une réforme très attendue par les citoyens, les journalistes et les acteurs de la société civile. Las, le projet accouche d’un texte truffé d’exceptions et de clauses restrictives. Pour Mamoudou Ibra Kane, cela revient à “reconnaître un droit dans la forme tout en organisant l’inaccessibilité dans le fond”.
Il prend pour exemple l’interdiction de révéler les délibérations gouvernementales, qui vide de son sens la communication autour du Conseil des ministres. Une incohérence parmi d’autres, selon lui. Il appelle donc les députés à amender le texte en profondeur.
Sur la déclaration de patrimoine, la tribune note quelques avancées significatives : abaissement du seuil de déclaration de 1 milliard à 500 millions, élargissement des profils assujettis. Une volonté d’inclusion saluée, mais qui risque de poser un problème de logistique administrative. “Trop de déclarations peuvent paralyser l’institution chargée de les gérer. Qui trop embrasse mal étreint”, prévient-il.
La réforme de l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac), enfin, est jugée non seulement décevante, mais suspecte. Le nouveau texte retire à l’organe certaines de ses prérogatives clés (fraude, audit, garde à vue) et ne lui confère aucun pouvoir supplémentaire en matière de saisine judiciaire.
Mamoudou Ibra Kane y voit une manœuvre politique à peine voilée : affaiblir une institution dirigée par un homme que le régime actuel juge encombrant, en l’occurrence l’ancien procureur Serigne Bassirou Guèye. Il regrette aussi l'absence d’audace : à l’image de la Hacia au Niger, l’Ofnac aurait pu être autorisé à saisir directement la justice dans les cas les plus graves.
En somme, ces textes traduisent une volonté de réforme, mais manquent de profondeur, de cohérence, et surtout d’ambition. Pour Mamoudou Ibra Kane, le vrai problème du Sénégal n’est pas le manque de lois, mais leur non-application. Il dénonce une culture politique où l’effet d’annonce prime souvent sur l'efficacité concrète. “Légiférer, bien. Mais appliquer la loi , c’est encore mieux”, conclut-il.
Fatou THIAM (Stagiaire)
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Rédaction iGFM
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