Air Sénégal dans la tourmente : quand l’orgueil d’État se heurte au mur de la réalité

samedi 13 décembre 2025 • 339 lectures • 0 commentaires

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Air Sénégal dans la tourmente : quand l’orgueil d’État se heurte au mur de la réalité

iGFM - (Dakar) Air Sénégal devait être la vitrine d’un pays en marche, le symbole d’un Sénégal ambitieux, ouvert sur le monde. Aujourd’hui, c’est devenu le miroir d’une gestion approximative, d’un pilotage politique hésitant et d’une fuite en avant financière qui finit toujours par rattraper un État.

 La vérité est simple : Air Sénégal est en crise parce que ceux qui avaient le devoir de la protéger l’ont abandonnée dans les nuages de l’improvisation.


Une compagnie prise en otage par des choix hasardeux


Pendant des années, on nous a vendu un rêve : une compagnie nationale moderne, conquérante, capable de rivaliser avec les grands transporteurs africains. Mais derrière les beaux discours, les chiffres disent autre chose.


Dettes, retards de paiement, litiges internationaux, procédures judiciaires : Air Sénégal ne vole plus, elle s’enfonce.


Lorsque Bpifrance, une banque publique étrangère, en arrive à engager une procédure pour saisir deux Airbus financés pour notre pays, c’est qu’on a franchi la ligne rouge. C’est une humiliation nationale. C’est la preuve que la gestion n’a pas été à la hauteur.


Le fiasco des avions en location : une dépendance qui coûte cher


Les Sénégalais méritaient une compagnie forte, bâtie sur une flotte solide. À la place, nous avons hérité d’un modèle fragile, dépendant de loueurs internationaux comme Carlyle Aviation Partners, aujourd’hui en conflit ouvert avec Air Sénégal.


Quand un État souverain se retrouve à devoir se battre devant la justice américaine pour des impayés, ce n’est plus une difficulté technique : c’est un aveu d’échec.


Une compagnie nationale ne devrait jamais être gérée comme un petit commerce sans visibilité. Les voyageurs paient les erreurs des dirigeants


Retards, annulations, vols supprimés…


Ce ne sont pas des chiffres abstraits : ce sont des Sénégalais laissés en rade dans les aéroports, des familles séparées, des touristes découragés, des entreprises pénalisées.


On ne peut pas demander aux citoyens des sacrifices pendant que les erreurs de gestion se multiplient en silence.


L’État doit rendre des comptes


Air Sénégal n’est pas une compagnie comme une autre. Elle est financée par l’argent du contribuable.
Elle représente l’image du pays.


Lorsque les dettes explosent, lorsque les partenaires internationaux perdent confiance, lorsque les avions risquent d’être saisis, c’est l’État qui doit s’expliquer. Ce n’est pas aux Sénégalais de payer l’addition d’années de pilotage défaillant.


Que veut-on réellement pour Air Sénégal ?


L’heure est venue d’arrêter les slogans et de parler vrai. Nous avons besoin : d’une refonte complète du modèle économique, d’une gouvernance transparente, d’un audit indépendant, d’une stratégie réaliste, et surtout d’une responsabilité politique assumée.


Le Sénégal ne peut plus se permettre une compagnie nationale qui survit à coups de subventions, de dettes et de bricolages.


Il ne s’agit pas d’abandonner Air Sénégal. Il s’agit de la sauver. Sauver Air Sénégal, c’est sauver notre crédibilité. C’est protéger notre souveraineté aérienne. C’est défendre l’intérêt du peuple sénégalais.


Mais pour cela, il faut du courage politique. Le courage de dire la vérité. Le courage de reconnaître les erreurs.
Le courage de reconstruire sur des bases saines.


Tant que ce courage n’existera pas, Air Sénégal restera dans la tourmente, et ce sont les Sénégalais qui en paieront le prix.


Ahmadou Bella Diallo – APR département de Mbour & Diaspora France

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Publié par

Harouna Fall

editor

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